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Législatives 2022 : Édouard Philippe continue à tisser sa toile

La campagne officielle des élections législatives commence lundi. Mais cela fait plusieurs jours qu’Édouard Philippe sillonne la France pour soutenir ses candidats. Au risque d'agacer La République en marche.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Édouard Philippe lors de la cérémonie d'investiture d'Emmanuel Macron à l'Élysée, le 7 mai 2022. (GONZALO FUENTES / AFP)

Édouard Philippe n'a pas attendu le début de la campagne officielle pour les élections législatives, lundi 30 mai. L'ancien Premier ministre a apporté son soutien depuis plusieurs jours à "ses" candidats en sillonnant la France. Ils sont d'ailleurs faciles à repérer : une page entière leur est dédiée sur le site d’Horizons, le parti du maire du Havre. Pour l'ancien locataire de Matignon, le rythme est soutenu : un jour, un déplacement. Il tient un meeting mardi à Angoulême et mercredi dans le Val-d’Oise.

Comme pendant la campagne pour l'élection présidentielle, il entend démontrer que s’il est loyal à Emmanuel Macron, il n’en est pas moins libre. Un cliché a d’ailleurs beaucoup agacé en Macronie : celui d’Édouard Philippe à Reims, aux côtés d’Aina Kuric, députée de la majorité sortante mais non-investie par En Marche et ses alliés. Elle se présente en dissidente. Jeudi, Aina Kuric a ainsi relayé sur les réseaux sociaux une photo d’elle aux côtés d’Édouard Philippe. Les proches de ce dernier parlent, non sans malice, de "rencontre fortuite".

L'élection présidentielle de 2027 en ligne de mire

Dans le même temps, Horizons, le parti de l’ex-Premier ministre, fait savoir que les candidats dissidents qui seront élus seront intégrés au groupe à l’Assemblée. "Il n’y a pas de raison de ne pas le faire", explique un porte-parole, "puisque ces élus auront été légitimés par les Français". L’idée est d’avoir un groupe qui pèse à l’Assemblée nationale et pourquoi pas un "groupe charnière", se prend à rêver un proche d’Édouard Philippe. Ils sont quelques-uns à faire ce pronostic chez Horizons : Emmanuel Macron n’aura pas, seul, la majorité de 289 sièges au palais Bourbon. "Le fait politique, parie un candidat, c’est que le gouvernement sera obligé de s’appuyer sur les deux autres formations que sont le Modem et Horizons" pour que les textes soient adoptés.

Edouard Philippe fait le même calcul que le Modem de François Bayrou : il veut avoir ce groupe qui apporte les voix décisives à chaque vote. Un cadre philippiste va plus loin : "Si Macron a les 289 sièges tout seul, il y aura une désagrégation de son groupe en cours de mandat parce que tout le monde pensera à l’après." Cela veut dire 2027, quand Emmanuel Macron ne pourra plus être candidat. Horizons espère que les députés qui feront défection viendront grossir les rangs de l’écurie Édouard Philippe.

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