Législatives 2024 : à l'Assemblée, les groupes parlementaires ne savent pas s'ils doivent s'inscrire dans la majorité ou dans l'opposition

Le chef de l’État réclame un accord du front républicain pour composer le futur gouvernement, mais ni la gauche ni la droite républicaine n'y semblent prêtes à ce stade. Du coup difficile pour les groupes parlementaires de se positionner dans la majorité ou l’opposition.
Article rédigé par franceinfo, Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L'Assemblée nationale, à Paris, le 10 juillet 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Quand les groupes parlementaires vont se constituer officiellement jeudi 18 juillet à 18h, ils vont devoir rédiger une déclaration politique, où ils écrivent noir sur blanc s’ils appartiennent à la majorité ou à l’opposition. Quand vous posez la question de son rattachement à un patron de groupe, la réponse fuse : "c’est impossible à dire maintenant, ça dépend du gouvernement". C'est tout le problème, les groupes doivent se positionner par rapport à un futur gouvernement dont ils ignorent totalement à quoi il va ressembler. La gauche a beau revendiquer Matignon, une insoumise pointe "l'absurdité de la situation", ne sachant pas si LFI est "dans la majorité ou l'opposition".

Au sein de l'ex-majorité présidentielle, on évacue le problème. "On verra jeudi à 18h", dit-on au groupe Renaissance. Même si jeudi prochain, on risque de ne pas y voir beaucoup plus clair puisque l'Élysée attend d'abord de voir qui réussira à se faire élire président ou présidente de l'Assemblée. Le scrutin pour le Perchoir commence jeudi à 15h. La probabilité d'avoir un gouvernement dans la foulée est proche de zéro. "Il n'y en aura sans doute pas non plus avant samedi", peste un socialiste.

Un problème pour la répartition des postes 

Cette situation pose quelques plusieurs problèmes. Le président de la Commission des finances sera élu samedi 20 juillet. Ce poste revient toujours à un groupe d'opposition. Qui pourra le revendiquer ? "C'est un brouillard total sur ce point", souffle-t-on chez Horizons. À ce stade, le seul groupe absolument certain d'être dans l'opposition, c'est le Rassemblement national, tout comme son allié Éric Ciotti. Jusqu'ici, c'était l'insoumis Éric Coquerel qui était président de cette puissante commission.

Si au final LFI n'intègre pas le gouvernement, les insoumis pourraient à nouveau briguer cette commission, mais uniquement s'ils se déclarent jeudi dans l'opposition. Cela pose aussi question pour les postes qui seront attribués vendredi 19 juillet : la majorité a droit a deux questeurs, l'opposition, un. Qautre vice-présidents sur six sont réservés à l'opposition, ainsi que cinq secrétaires sur douze. Mais c'est toujours le même sujet : qui est dans l'opposition à qui ?

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