Législatives 2024 : le camp présidentiel redoute de ne pas avoir de majorité

La campagne pour le premier tour des législatives s'achève vendredi soir à minuit. Les macronistes ne sont pas très optimistes, au point de se raccrocher à l'espoir que personne n'ait de majorité absolue.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un drapeau à l'effigie de Gabriel Attal, posé par des militants Renaissance pour le premier tour des élections législatives, à Issy-les-Moulineaux, le 14 juin 2024. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

Les plus optimistes veulent croire à "un miracle" en faveur du camp présidentiel lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet, mais les plus pessimistes parlent déjà de "bérézina" à venir, alors un conseiller de l'exécutif en vient à considérer que "la moins pire des situations, c'est celle où personne n'a de majorité absolue". Car aux yeux des macronistes, si quelqu'un la décroche, ça ne peut être que le Rassemblement national, pas le Nouveau Front populaire, que l'actuelle majorité pilonne à cause des insoumis pour essayer d'attirer des électeurs sociaux-démocrates. "Le RN fera de très bons scores dans tout le pays, pronostique un élu, à part dans les grandes villes et dans les quartiers où le vote Front populaire fera des scores vénézuéliens", mais il mise sur les macronistes qui auront "su travailler leur ancrage local" pour résister dans les urnes.

Dans le camp présidentiel, pas grand monde ne croit qu'une majorité macroniste puisse sortir des urnes. Mais ils aimeraient être en capacité de constituer une majorité alternative. Évidemment, ça n'est possible que si le RN est loin de la majorité absolue. "S'il manque à Jordan Bardella moins de 30 députés, il les trouvera en allant acheter des LR anti-Ciotti avec des postes, redoute un dirigeant de la majorité, mais s'il lui en manque plus, il faudra qu'on trouve un vieux briscard pour Matignon, capable de parler à la droite et à la gauche pour faire des compromis". Édouard Philippe pousse ainsi à la création d'une nouvelle majorité qui inclurait une partie de la gauche et de la droite, "des LR canal historique à la gauche hors LFI", précise un député sortant. Mais sans passer par la technique du débauchage individuel très prisée par Emmanuel Macron depuis 2017. Là, il faudrait une vraie coalition, avec un accord, sans doute laborieux à trouver, sur des mesures à mettre en œuvre.

La crainte d'un blocage institutionnel

Une telle coalition ne paraît pas possible pour tous les macronistes, car ça impliquerait de fracturer le Nouveau Front populaire. D'où ce problème soulevé par un parlementaire : "si les socialistes ou les écologistes s'échappent de l'enclos du Front populaire, Mélenchon va sortir de ses gonds et mettra des candidats face à eux aux municipales !". D'après un socialiste, la seule coalition alternative envisageable serait d'ailleurs "autour du Front populaire, avec des macronistes pour faire l'appoint". C'est dire si le rapport de force qui sortira des urnes sera crucial. Emmanuel Macron a beau avoir dissous l'Assemblée pour provoquer une "clarification", personne n'y voit clair sur ce qui se passera après le 7 juillet. "On peut arriver à un blocage institutionnel, souffle un conseiller de l'exécutif, avec un gouvernement qui sera juste là pour expédier les affaires courantes... Ça promet".

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