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Législatives : les points de blocage entre Edouard Philippe et Emmanuel Macron

Certaines circonscriptions font l'objet d'âpres débats entre Horizons, En Marche et le MoDem. Avec un risque de candidatures dissidentes en juin prochain.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Edouard Philippe et Emmanuel Macron au Havre (Seine-Maritime) le 14 avril 2022 (LUDOVIC MARIN / AFP)

Officiellement, tout va bien, ça discute de manière constructive. Quand on rentre dans le détail, des tensions et concurrences locales se font jour entre des élus Horizons, soutenus par Edouard Philippe, et des candidats pressentis ou poussés par la direction d’En Marche et derrière par les figures historiques de la Macronie.

Exemple concret : dans le Var, à Toulon. Le maire Hubert Falco, ancien des Républicains, désormais soutien d’Emmanuel Macron, veut propulser un proche dans la première circonscription, sauf qu’il y a déjà une sortante d’En Marche, qui ne compte pas laisser la place, qui est soutenue par Paris. "Hubert Falco est furieux", relate un maire qui lui a parlé récemment, parce qu’il estime être le plus légitime pour choisir qui est candidat chez lui. Il menace donc de soutenir des candidats dissidents d’En Marche.

Même cas de figure le département d'à côté, les Alpes-Maritimes, où Christian Estrosi n’apprécie pas de ne pas avoir la main sur les investitures à Nice. Il y a pourtant une règle selon laquelle les sortants sont prioritaires. Mais Horizons la juge discutable. "Certains sortants risquent d’être laminés, davantage encore si la gauche est unie", justifie un proche d’Edouard Philippe. "Et certaines circonscriptions ne sont gagnables qu’avec un candidat Horizons", prévient un maire qui, en épluchant les résultats du premier tour de la présidentielle, constate qu’Emmanuel Macron surperforme dans les villes de centre-droit... la sociologie d’Horizons.

"Le fait du prince, ça ne passe plus"

Il y a également le cas des sortants jugés fragiles. En Normandie est cité l’exemple de cette députée convoquée la semaine prochaine aux prud'hommes. "Nous on a des gens à proposer", glisse un élu local. En Marche et le Modem en ont aussi des noms. "Il y a des points de crispation, admet un ami d’Edouard Philippe, mais c’est moins terrible qu’on peut le croire ou l’entendre." Horizons est prêt de toute façon à engager un rapport de force si besoin. "Il faut prendre exemple sur Emmanuel Macron, qui a mené sa 'blitzkrieg' en 2017 sans rien demander à personne" : c'est ce que dit le maire d’une grande ville, encarté Horizons, qui compte déclarer sa candidature aux législatives en fin de semaine. "Ils peuvent faire ce qu’ils veulent, prévient-il, je serai candidat. Si j’ai le le label majorité, tant mieux. Si je ne l’ai pas tant pis. On verra qui gagne en juin."

Des propos pareils, on en entend dans le Morbihan, les Côtes d’Armor, le Nord, dans le Maine-et-Loire ou encore dans le Loiret où Jean-Michel Blanquer est pressenti. "Le fait du prince, ça ne passe plus", met en garde un référent local du parti d’Edouard Philippe, qui conseille à En Marche de ne pas s’entêter. "C’est plus facile d’arrêter un inconnu parachuté candidat qu’un local soutenu par les élus du coin". Chaude ambiance. "Il y a le risque de perdre des circonscriptions à cause de ça", reconnaît un membre du bureau politique d’Horizons. Mais "si on veut la paix, on prépare la guerre", résume un ami de l’ex-Premier ministre.

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