Les députés Renaissance attendent la feuille de route des prochains mois

L'Assemblée nationale ne siège pas cette semaine, mais les députés Renaissance n'en peuvent plus d'attendre un programme de travail. Matignon assure qu'ils seront fixés la semaine prochaine.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'hémicycle de l'Assemblée nationale, le 7 octobre 2019. (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

À leur retour de vacances la semaine prochaine, les députés Renaissance auront un cadeau qu'ils attendent depuis des semaines : un programme de travail à l'Assemblée pour les prochains mois. Matignon planche sur le sujet alors que le manque de visibilité pèse sur le moral des troupes. Pour l'instant, il y a bien au menu le projet de loi sur la sûreté nucléaire à partir du 11 mars dans l'hémicycle, et la loi agriculture qui va arriver pour être examinée avant les élections européennes.

Mais sinon, dans le programme de travail, il y a surtout des propositions de loi (PPL). En clair, des textes portés par les députés, généralement moins denses que ceux du gouvernement. Ces PPL vont du renforcement des sanctions pénales contre les infractions à caractère raciste ou antisémite, à la professionnalisation de l'enseignement de la danse. Bref, des "textes pas vraiment structurants ou clivants", déplore un député Renaissance. "Il y a tellement de PPL, ironise un autre, qu'on a de quoi occuper les parlementaires avec des hochets jusqu'à la prochaine mandature !"

"La majorité se sent tenue à distance"

Mais les députés de la majorité ont surtout hâte de travailler sur des textes plus structurants. Ils ont hâte, par exemple, de se pencher sur la "loi Macron 2" qui doit "déverrouiller l'économie", ou la future loi logement jugée urgente. Et si les députés réclament du travail, c'est parce qu'ils savent que le gouvernement va zapper la case Parlement aussi souvent que possible, faute de majorité absolue, en privilégiant des décrets plutôt que des lois. Une ministre justifie la méthode : "Il faut des résultats sur les sujets qui préoccupent les Français au quotidien : pour l'école, c'est avoir des profs devant les élèves, pour la santé, ce sont des médecins, et ça ne passe pas par des lois".

Des passages par la voie réglementaire qui contribuent à l'ambiance morose. "La majorité se sent tenue à distance", confie une députée. Un conseiller de l'exécutif démine : "Attal a promis de la concertation donc ça prend du temps". Le gouvernement n'est au complet que depuis 10 jours, c'est un peu court pour finaliser des projets de loi. Et puis ce blues parlementaire est inhérent à tout changement de gouvernement, un député le dit : "c'est un peu raide pour tous ceux qui se voyaient devenir ministres".

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