Loi immigration : Matignon demande aux ministres d'annuler leurs déplacements pour que tous les députés soient à l'Assemblée

Toutes les oppositions coalisées pourraient voter une motion de rejet préalable au projet de loi immigration, ce qui stopperait net les débats dans l'hémicycle. Pour éviter l'accident, Matignon demande aux ministres d'annuler tout déplacement pour que tous les députés soient présents dans l'hémicycle.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La Première ministre, Élisabeth Borne dans l'hémicyle de l'Assemblée nationale. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

La consigne a été passée jeudi 7 décembre par le chef de cabinet d'Élisabeth Borne. "La Première ministre demande l'annulation de l'ensemble des déplacements ministériels" prévus lundi 11 décembre, jour du début de l'examen du projet de loi immigration à l'Assemblée. Le débat commencera par l'examen d'une motion de rejet préalable, qui, si elle était adoptée par les oppositions, stopperait net les discussions.

En privant les ministres de sortie, l'objectif est de s'assurer que tous les députés de la majorité seront bien présents dans l'hémicycle à 16 heures tapantes pour l'ouverture du débat, et pas en train d'accompagner un ministre qui viendrait visiter leur circonscription. Ce message de Matignon souligne "l'importance de la mobilisation de la majorité".

Faire front commun

C'est le signe que le gouvernement ne veut "pas prendre de risque" insiste un conseiller de l'exécutif. Faire bloc, c'est l'objectif, car "chaque voix va compter" dit un autre, même si un ministre ne veut pas croire à une "coalition de gens qui ne sont d'accord sur rien". C'est la motion de rejet des Écologistes qui sera examinée. Le RN répond "surprise" quand on demande s'ils vont la voter ou pas, tiraillés entre porter un coup sévère au gouvernement ou profiter d'une tribune sur l'immigration pendant 15 jours.

Quant aux LR, ils sont divisés entre ceux qui veulent faire trébucher Gérald Darmanin et ceux qui refusent de mêler leur voix à celles des Verts, avec qui ils n'ont rien en commun en matière d'immigration. "Le fait que ce soit une motion écologiste réduit le risque" se rassure une ministre. Cependant, personne n'a de certitude, "ce sera stop ou encore" dit un proche de Gérald Darmanin. "On sera là, martèle un député, mais si jamais ils s'entendent du RN à LFI, on sera battus, on le sait". L'éternel problème de la majorité relative.

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