Mode : une proposition de loi pour lutter contre la fast fashion va être débattue à l'Assemblée nationale
Shein et ses milliers de nouveaux modèles de vêtements disponibles quasiment chaque jour sont dans le collimateur de certains députés. Des articles à des prix défiant toute concurrence : des robes à moins de 20 euros, des vestes à 9 euros 99... Une aubaine pour le porte-monnaie, nettement moins pour la planète car cela crée "une pulsion d'achat" dénoncent les députés Horizons. C'est le parti d'Édouard Philippe qui va lancer l'offensive la semaine du 4 au 10 mars avec une proposition de loi qui sera examinée en commission, puis dans l'hémicycle le 14 mars.
Cette proposition de loi prévoit l'interdiction de la publicité pour les marques de fast fashion. Dans le collimateur, les vidéos d'influenceuses qui déballent leur colis en présentant tous les débardeurs qu'elles ont achetés. Les députés Horizons voudraient en finir avec ces partenariats rémunérés. L'idée c'est aussi de taper les enseignes au portefeuille, avec des pénalités financières jusqu'à 10 euros par produit. Le texte porté par la députée Anne-Cécile Violland, qui a mené des auditions sur le sujet ce lundi 26 février, prévoit également des messages sur les sites internet pour sensibiliser les clients à l'impact environnemental de chaque article.
Mais Horizons n'est pas le seul parti à cibler la fast fashion. Le député LR de la Loire Antoine Vermorel est aussi parti en guerre contre Shein, avec une vidéo TikTok qui parodie les vidéos d'influenceuses et qui a recueilli plus de 100000 likes en quelques jours. L'élu de droite plaide dans sa proposition de loi pour un malus de cinq euros par article, ce qui augmenterait le prix de chaque vêtement pour l'acheteur. Un malus qui permettrait de financer un bonus sur les vêtements made in France ou made in Europe.
Le gouvernement attentif
Ces propositions de lois ont-elles une chance d'aboutir ? Le texte d'Horizons est plus avancé car il a une date d'examen à l'Assemblée. "C'est le jeu, dédramatise-t-on côté LR, l'important c'est que ça avance". Encore faut-il convaincre le gouvernement, qui n'a pas encore arrêté sa position sur le sujet. "Il y a des choses intéressantes mais on ne soutient pas tout", confie-t-on au ministère de la Transition écologique. Tandis qu'à Bercy, un conseiller met en garde. "Attention à ne pas cibler une entreprise en particulier, dit-il. Cela pourrait avoir des répercussions commerciales... car les autorités chinoises menacent déjà d'augmenter les droits de douane sur le cognac français".
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