Municipales : la majorité présidentielle et la droite espèrent gagner Paris, Lyon et Marseille en changeant le mode de scrutin
Le groupe Renaissance à l'Assemblée veut déposer d'ici décembre une proposition de loi pour en finir avec le mode de scrutin "PLM", Paris-Lyon-Marseille. C'est un scrutin un peu différent, puisque les électeurs votent dans leur arrondissement afin d’élire des conseillers qui siégeront au Conseil de la ville. Et ce sont ces derniers qui éliront le ou la maire ensuite. Qu'en sera-t-il aux prochaines municipales de 2026 ?
En finir avec "les grands électeurs"
Depuis 1982, les habitants de ces trois grandes villes votent donc pour leur maire d'arrondissement ou de secteur, pas directement pour la tête d'affiche destinée à la mairie centrale. Les macronistes rêvent de changer le système. Ils prévoient deux urnes : une pour élire le maire d'arrondissement, et une pour le maire de la ville.
Ce n'est pas la première fois qu'ils en parlent : "C'est un serpent de mer du premier quinquennat", admet un ministre. En 2020, après l'échec d'Agnès Buzyn à Paris, la majorité voulait déjà changer le mode de scrutin. Mais Emmanuel Macron réfléchissait aussi à réformer le Grand Paris, le Covid est passé par là... et rien n'a bougé. À l'automne dernier, le groupe Renaissance avait encore promis d'avancer... en vain. Mais cette fois, "c'est la bonne", espèrent les macronistes. "On a voulu inclure Lyon et Marseille, et ne pas se contenter de Paris, c'est pour ça que ça prend plus de temps", explique un député parisien.
Appui de la droite et résistance à gauche
Comme à l'Assemblée nationale, les macronistes n'ont plus la majorité absolue depuis 2022, ils pensent aboutir grâce au groupe LR. Rachida Dati, qui vise Paris en 2026, milite pour changer la règle, et se targue d'en avoir parlé directement à Emmanuel Macron. "C'est notre seule chance pour battre la gauche", admet un dirigeant LR. Un ministre préfère rester "prudent" quant au soutien de la droite pour cette réforme. L'épisode des retraites a laissé des traces.
Une chose est sûre, les macronistes ne pourront pas compter sur la gauche dans cette affaire. Hasard - ou pas - Paris, Lyon et Marseille sont à gauche avec Anne Hidalgo, Grégory Doucet et Benoît Payan. Une élue parisienne fustige "les apprentis sorciers" de la droite et du centre qui veulent changer les règles car "il ne savent pas gagner des villes".
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