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Obstruction ou débat ? La Macronie s'interroge sur sa stratégie sur la proposition d'abrogation de la réforme des retraites

Le 8 juin prochain, à l’Assemblée nationale, une proposition de loi va tenter d’abroger la réforme des retraites. Face à ce texte, la Macronie hésite sur la stratégie à adopter. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot.
Article rédigé par Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les députés débattent de la réforme des retraites, à l'Assemblée nationale, le 8 février 2023. (QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS / AFP)

Cette proposition de loi, c’est la dernière cartouche pour les opposants à la réforme des retraites. Elle est portée par le plus petit groupe politique de l’Assemblée, le fameux groupe LIOT, "Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires". Si, à la base, c’est un groupe plutôt centriste, il se retrouve immanquablement au centre de toutes les attentions car il est devenu le seul à pouvoir réunir tous les autres derrière lui. 

>> Retraites : le groupe Liot va déposer une proposition de loi pour demander l'abrogation de la réforme

Mathématiquement ce texte a une chance de passer : une majorité simple est suffisante. Il ne faut donc que 252 voix pour dépasser celles de la majorité. Un chiffre aisément atteignable si LIOT est rejoint par la Nupes et le RN. "On se coordonne avec les autres groupes", confirme ainsi une député LIOT à franceinfo.

Plusieurs stratégies discutées au sein de la majorité

Face à ce nouveau casse-tête, plusieurs options sont sur la table. Dans la majorité, il y a ceux qui imaginent faire de la tactique : puisque les débats ce jour-là s’arrêteront à minuit, il y a une tentation en Macronie de jouer l’obstruction pour empêcher le vote. Une stratégie pas vraiment glorieuse après avoir justement dénoncé l’obstruction de la Nupes. Cette solution n’est pas très soutenue.  

Du côté de la direction du groupe Renaissance à l’Assemblée, on affirme plutôt vouloir aller jusqu’au vote. Même son de cloche au groupe MoDem où on aimerait faire de cette nouvelle journée de débats, l’occasion de rappeler les raisons de cette réforme des retraites. 

En réalité, c’est bien sur les Républicains que la pression va retomber. Rappelons que, sur le papier, la droite est favorable à l’idée d’un report de l’âge légal mais une partie des députés LR ont déjà fait savoir qu’ils soutiendraient cette tentative d’abrogation de la réforme des retraites. Sans surprise, c’est le cas du député LR Aurélien Pradié qui fait entendre sa propre musique.

Un vote positif peut-il entrainer un retrait ? 

Si l’abrogation de la réforme des retraites est adoptée en première lecture, le texte ira au Sénat où la droite, pour le coup, ne devrait pas changer de ligne. L'initiative de LIOT devrait être bloquée, mais le signal politique serait terrible pour la Macronie. 

"Si on est battu, ca ne serait pas un bon signe", reconnait un pilier de la majorité. Pire, cela pourrait galvaniser même encore un peu plus les oppositions et la contestation dans la rue. Est-ce qu’un vote pourrait provoquer un retrait ? "Non", répond sèchement un important député Renaissance avant de conclure "la loi a été adoptée et même promulguée". Mais étant donnée la tension qui reste sur le dossier, le débat est-il réellement clos ?  

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