Paris : la tour Eiffel, nouveau sujet de bras de fer entre Rachida Dati et Anne Hidalgo

La ministre de la Culture menace sa rivale politique, la maire socialiste de Paris, d'imposer le classement de la Dame de Fer au titre des monuments historiques. Un affrontement politique à moins de deux ans des élections municipales.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Rachida Dati félicitant Anne Hidlago après la victoire de cette dernière aux élections municipales de 2020. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

La même série, nouvelle saison. Après l'épisode 1, où Anne Hidalgo souhaitait préserver les anneaux olympiques installés sur la tour Eiffel, se heurtant à Rachida Dati qui est contre, voici l'épisode 2 : un ultimatum de la ministre de la Culture issue du parti Les Républicains à la figure socialiste, pour "classer" l'emblème de la capitale au titre des monuments historiques.

Aujourd'hui, la tour Eiffel est seulement "inscrite" et non "classée". Ce qui signifie qu'elle n'est pas considérée comme un monument en péril, donc elle ne bénéficie pas de budget de l'État colossal pour la sauvegarder, ni obtenir de surveillance accrue. Changer son statut serait simplement inutile à entendre Anne Hidalgo, "aujourd'hui, on la protège très très bien" selon elle. Inutile, et même coûteux puisque plusieurs dizaines de millions d'euros venant des poches de l'État seraient nécessaires pour engager des travaux de restauration. Au vu la dette ce n'est pas une priorité.

Les élections municipales à venir

Tout est un peu technique, mais cette passe d’armes en dit long sur le climat politique parisien avec les élections municipales à venir en 2026. Seule Rachida Dati s'est déclaré candidate, alors qu'Anne Hidalgo doit se prononcer cet automne. Exiger ce classement de son ministère de la Culture est une façon pour l'élue de droite de se présenter comme la défenseuse du patrimoine de tous les Français, et surtout des Parisiens.

Cette tour Eiffel, monument national, qui a brillé pendant les Jeux olympiques, et qui se trouve d'ailleurs dans le 7e arrondissement dont Rachida Dati est la maire. Dans Le Parisien, elle va jusqu'à menacer la maire de Paris de passer en force si cette dernière ne demande pas son classement.

"Rachida Dati essaie d'exister à Paris, tacle auprès de franceinfo l'équipe de la maire socialiste, "et c'est une preuve de sa fébrilité". Référence à la série noire subie ces derniers mois par celle qui lorgne depuis des années sur la capitale. Après avoir rejoint le gouvernement, Rachida Dati voit ses nouveaux alliés macronistes perdre pied dans la foulée de la dissolution. Ce choix d'alliance a braqué une partie de son camp, la droite parisienne, avant la douche froide pour l'élue avec le résultat des législatives. D'après une ancienne ministre à franceinfo, "trop de circonscriptions parisiennes sont passées à gauche, Rachida Dati a compris que Paris, c'était fini". Sans compter la réforme du mode de scrutin, la loi Paris Lyon Marseille, pour changer la méthode d'élection du maire, qui aurait pu l'aider et qui semble aujourd'hui abandonnée.

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