Parti Renaissance : un anniversaire célébré sans cotillons
Ce n'est pas vraiment l'anniversaire dont rêvaient les supporters d'Emmanuel Macron, mais l'heure n'est pas aux cotillons ou aux chapeaux pointus. "On ne va pas souffler les bougies sur un gâteau géant", ironise un membre de la direction de Renaissance. Les troupes du chef de l'État fêtent ce week-end les six ans de son arrivée au pouvoir, pas le premier anniversaire de sa réélection. Le gâteau aurait pu être indigeste.
Pour l'occasion, une campagne d'affichage et de tractage est lancée, avec un changement de slogan : fini le "Avec Vous" utilisé pendant la campagne présidentielle 2022, place au "Pour Nous". Renaissance a édité dix affiches différentes, chacune représentant une mesure concrète. Par exemple, la Procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes, les 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires ou les plus de 2 600 Maisons France Services.
Au total, 300 000 affiches seront collées sur les panneaux d'affichage libre, dans la nuit de samedi à dimanche. 500 000 tracts ont été imprimés, ministres et députés missionnés pour les distribuer sur les marchés ce week-end. "On a un problème en ce moment : on a fait pleins de choses mais les gens ne le savent pas", confie un soutien d'Emmanuel Macron.
Une campagne validée par l'Élysée
Pas un mot, évidemment, sur la réforme des retraites. Cela ressemble à une campagne déguisée pour préparer autre chose. Tout d'abord, cela sert à compléter la communication autour des déplacements du président, "au contact des Français" comme dit l'Elysée – la campagne a été bien sûr validée par le Château. Selon nos informations, si Emmanuel Macron sera discret ce week-end, puisqu'il n'a pas prévu de faire de vidéo sur les réseaux sociaux pour ces six ans, il y a à son agenda encore plusieurs déplacements la semaine prochaine. À commencer par lundi, avec un hommage à Jean Moulin près de Lyon. Avant d'être de nouveau absent lors d'une série de déplacements dans le courant du mois, en Islande puis au Japon pour le G7.
Officiellement cette campagne n'en cache pas une autre. Mais en coulisses, Emmanuel Macron continue de régulièrement recevoir des notes sur la situation politique et sur la stratégie à adopter. Même si le soufflé semble retomber, une partie de son entourage continue de plaider pour une dissolution. "L'Assemblée est bloquée, c'est la seule arme qui lui reste", traduit un de ses fidèles. "Il y a un gros malaise, un gros flottement, ça ne va plus du tout, il va falloir que le président fasse quelque chose", confirme un député. Au fond, cette campagne des six ans montre que Renaissance sert encore de base arrière, de base logistique, toujours dotée d'importants moyens financiers, et donc prête à se remettre en campagne.
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