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Parti Socialiste : quand les anti-Nupes tentent de montrer les muscles

Ce week-end à Montpellier, la gauche anti-Mélenchon s’est réunie. Une poignée de socialistes qui cherchent toujours une solution en dehors de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot.
Article rédigé par franceinfo, Jean-Rémi Baudot
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le maire socialiste de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol en janvier 2023. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Il y avait sur scène, à Montpellier, tout ce que le PS compte de dissidents, tous ceux qui refusent toujours la stratégie portée par le patron des socialistes, Olivier Faure. Réunie au sein de Refondations, cette gauche anti-Mélenchon aimerait offrir une alternative à la Nupes

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Après plusieurs mois de batailles internes au PS, après un Congrès de Marseille particulièrement tendu, ces frondeurs socialistes espèrent toujours peser face à l’actuelle direction du PS. Refondations, c’est le courant du maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol. Peu connu du grand public, il est aujourd’hui numéro 2 du PS et se veut en première ligne contre la Nupes.

Sauf qu’évidemment, il n’est pas le seul à vouloir incarner le renouveau de cette social-démocratie, cette gauche qui aimerait voir revenir les déçus du macronisme : des poids-lourds se sont affiché à Montpellier, comme Anne Hidalgo, maire de Paris, Carole Delga, présidente de la région Occitanie... L’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve n’était pas présent, mais il s’est exprimé en vidéo. 

Tenter de peser face à la Nupes

Des figures socialistes qui ont en commun de combattre la ligne pro-Nupes du PS, mais qui nourrissent chacun leurs propres ambitions nationales. Autant dire que les rivalités entre socialistes anti-Nupes n’ont pas été soldées ce week-end à Montpellier. D'ailleurs, Refondations a montré les muscles. Ce grand raout était une première étape pour marquer le coup, mais rien de concret n’en est ressorti.

A la tribune, les slogans ont fleuri, si bien qu’on pourrait probablement s’en faire des jolis bouquets (de rose, évidemment) avec des formules comme la volonté de "créer du débat", de se parler "d’égal à égal avec respect", de "changer le rapport de force", de "redonner de l’énergie par le travail"

La seule réelle surprise fut la présence de Benoit Hamon, qu’on n’avait pas vu chez les socialistes depuis son échec à la présidentielle de 2017. Est-ce un soutien à Refondations ? Une prise de guerre ? Pas franchement. Depuis vendredi, Benoit Hamon enchaîne les tweets pour se justifier d’être allé à Montpellier et continue d’afficher son soutien à la Nupes…

Le risque de scission du PS reste possible

Reste une question : le PS peut-il exister sans la Nupes ? Il faut rappeler un constat, le dernier score du PS seul à la présidentielle est de 1.7%. Même si en coulisses, tous les socialistes ne sont pas ravis de la Nupes, beaucoup pensent que c’est pour l’heure l’outil politique le plus efficace à gauche. Efficace, mais pas forcément confortable. Le PS, comme les écologistes, est sous la pression de la France Insoumise. Ce week-end encore, dans 20 Minutes, Jean-Luc Melenchon a mis en garde contre le risque d'une fin de l'alliance Nupes en cas de listes séparées pour les Européennes. Pas de quoi apaiser les discussions au sein du PS.

D’autant qu’en interne, le ton monte. Face aux frondeurs, le député socialiste Jérôme Guedj se fait menaçant : "Ceux qui voudront faire péter la Nupes devront en porter la responsabilité et seront sanctionnés". Dans les prochains mois, le feuilleton des divisions au PS va se poursuivre. Le spectre, souvent évoqué, d’une scission des socialistes, reste possible. 

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