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Présidentielle 2022 : la place du nucléaire en débat à gauche

Alors que l’énergie est au cœur de toutes les préoccupations, Arnaud Montebourg veut un débat avec Yannick Jadot sur la place du nucléaire.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Arnaud Montebourg à Belfort le 20 octobre 2021 (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Arnaud Montebourg, farouche partisan de l’atome, veut que le candidat écologiste clarifie sa position. Yannick Jadot dit souhaiter sortir du nucléaire "sur 20 ans", et compenser cette sortie par des investissements massifs dans les énergies renouvelables. Cette proposition est fustigée par Arnaud Montebourg qui parle "d’incantation". "À un moment, cela suffit, il faut savoir comment on fait", explique en privé l’ancien ministre du Redressement productif.

D'où cette idée de débat, qu’il aimerait aussi avoir avec Jean-Luc Mélenchon. Le leader de La France insoumise veut stopper le chantier de l’EPR de Flamanville et sortir totalement du nucléaire d’ici à 2030. En petit comité, Arnaud Montebourg se montre encore plus critique : "Mélenchon raconte n’importe quoi", affirme-t-il. 

En revanche, Arnaud Montebourg est d’accord avec certains candidats de gauche sur la question de l’énergie, notamment les communistes : il partage avec Fabien Roussel ce qu’ils appellent "un consensus national sur le nucléaire". Comprendre : le nucléaire pour eux, c’est bon pour le climat et c’est une technologie française. Pas de débat non plus avec Anne Hidalgo. L'entourage d’Arnaud Montebourg pense que c’est inutile car, selon eux, elle n’ira pas jusqu’au bout et qu’en plus "elle n’a pas d’idée… Elle ne fait qu’imiter les écolos." Toujours cette franche camaraderie chez les socialistes…

Un débat Montebourg-Jadot-Mélenchon, c'est mal parti 

L’invitation est lancée mais l’équipe de campagne de Yannick Jadot affirme qu’aucune demande formelle ne leur est parvenue, et que par ailleurs, ils ne sont pas intéressés. Le projet semble mal parti, mais il faut comprendre pourquoi un Montebourg veut organiser ce débat, pourquoi également les candidats LR ont prévu quatre débats d’ici à leur congrès : un débat, c’est plus direct et moins coûteux qu’un meeting, cela permet parfois de briller et cela peut retourner l’opinion, créer de nouvelles dynamiques. 

À droite, un proche de Valérie Pécresse nous confiait cette semaine que "les débats, c’est ce qui a fait décoller François Fillon". Les petits candidats rêvent tous de s’imposer dans un débat pour décoller.

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