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Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon handicapé par ses prises de position sur la Russie

Jean-Luc Mélenchon est la cible de critiques sur ses prises de position passées parfois très clémentes envers Vladimir Poutine. Son entourage minimise l’impact de ces polémiques.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jean-Luc Mélenchon, candidat LFI à l'élection présidentielle, à Paris (France) le 14 mars 2022 (LUDOVIC MARIN / POOL / AFP POOL)

Pour l’équipe de campagne des Insoumis, il n’y a pas de débat : Jean-Luc Melenchon est avant tout le candidat de la paix. Ses positions jugées pro-Poutine seraient sorties de leur contexte. Ce sont des "accusations fantaisistes", explique l’un de ses proches.

Qu’importe donc si le candidat a souvent été, au minimum, ambigu. Quand il disait, en 2016, que Poutine allait "régler le problème" en Syrie, ou quand il disait en décembre dernier que "la Russie n’est pas un ennemi mais un partenaire"… Et la liste est longue. Son entourage préfère garder les déclarations où Jean-Luc Mélenchon prône un non-alignement avec les États-Unis, ou quand il a fustigé l’emprisonnement de militants de gauche en Russie. 

Politiquement, ces soupçons commencent à peser

Ses ambiguïtés, son éventuel aveuglement… Quoi qu’en disent les Insoumis, cela place Jean-Luc Mélenchon dans la case, pas très confortable actuellement, des amis de la Russie. À gauche, il est lourdement attaqué par Anne Hidalgo et Yannick Jadot. "C'est le théâtre de la présidentielle, on essaie d’assigner les candidats à quelque chose", regrette l’une de ses conseillères qui dénonce une vision manichéenne des sujets internationaux.

Pourtant, certains dans son camp veulent croire que ces attaques peuvent renforcer leur candidat. Quand Anne Hidalgo explique que Jean-Luc Mélenchon est "complice des dictateurs", qu’il est "un agent au service de Poutine", cela n’effraie pas les Insoumis : "C’est tellement grotesque que ça nous sert", dédramatise un député LFI. "Nos électeurs s’en fichent, ils écoutent ce qu'on dit sur le fond, pas les caricatures qu’on fait de nous", veut croire un proche du candidat.

Dynamique ralentie

Cet optimisme n’est pas partagé par un sondeur que nous avons joint hier soir : au vu des différentes études récentes, il constate que la dynamique dont bénéficiait Jean-Luc Mélenchon depuis février s’est ralentie depuis le début de la guerre en Ukraine. "Ces polémiques ne vont pas le faire chuter mais il aura probablement plus de mal à recruter à gauche", décrypte ce spécialiste de l’opinion.

Aujourd’hui Jean-Luc Mélenchon reste largement en tête à gauche, à 11% dans notre dernier baromètre Ipsos-Sopra Steria.

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