Rencontre avec les chefs de parti à Saint-Denis : l'absence d'Éric Ciotti va-t-elle donner de la place à droite au RN ?
Éric Ciotti a tranché : il ne participera pas aux rencontres de Saint-Denis entre Emmanuel Macron et les chefs de partis. Il y en a un que le faux-bond d'Éric Ciotti a plutôt amusé, c'est Manuel Bompard.
Le coordinateur de La France Insoumise, qui avait décidé de boycotter il y a déjà une semaine, a même une astuce pour Emmanuel Macron : "Il n'a qu'à trouver un prétexte pour annuler, et ne jamais reprogrammer cette réunion". Conseil que ne va pas suivre le chef de l'État puisque, malgré les chaises vides, l'Élysée assure que les portes restent ouvertes si certains changent d'avis d'ici vendredi. Éric Ciotti sera absent, mais il y aura quand même un LR autour de la table : le président du Sénat Gérard Larcher.
Davantage de temps "pour parler écologie"
Cette annulation du patron de LR ne décourage pas les quelques autres chefs de l'opposition qui ont prévu de venir. L'écologiste Marine Tondelier maintient sa participation. Son entourage y voit même une opportunité : "Ça nous laissera plus de temps pour parler d'écologie". Fabien Roussel ira aussi. Le communiste veut parler de la Palestine et du pouvoir d'achat avec le Président.
Autre analyse du côté d'Olivier Faure, où on ne regrette pas de s'être décommandé en premier : "C'est encore plus gênant pour la gauche de tenir la chandelle dans le face à face Macron-Bardella", glisse un socialiste. Jordan Bardella n'a jamais eu la moindre hésitation : il sera bien là à Saint-Denis. Pour le patron du RN, ce type de rendez-vous est une étape de plus dans la notabilisation de son parti.
Plus d'espace pour Jordan Bardella
Du côté de la majorité, on est embarrassé de cette déconvenue. "Sans Ciotti, ça perd de sa force", grimace un député Renaissance. Le programme était pourtant taillé sur mesure pour LR : Emmanuel Macron faisant miroiter une ouverture du référendum aux questions migratoires. "LR nous prend la tête avec ça depuis des mois et Ciotti ne vient pas, c'est dingue", torpille un chef de parti. "Je ne sais pas si c'est pire pour le Président ou pour LR, s'interroge un conseiller de l'exécutif, pour le chef de l'État, c'est pas "top" que Bardella vienne et pas Ciotti, mais c'est mauvais aussi pour LR qui est théoriquement un parti de gouvernement". Certains considèrent que le gagnant de cette affaire s'appelle Jordan Bardella, qui "pourra se targuer, regrette un cadre, d'être la vraie droite qui parle au président".
Quant à Hervé Marseille, le patron du l'UDI - qui sera bien à Saint-Denis vendredi - il a rendez-vous demain avec Stéphane Séjourné, le patron de Renaissance. À l'ordre du jour de cette rencontre : les élections européennes. L'UDI, allié historique de LR, se rapproche de plus en plus de la majorité présidentielle.
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