Santé mentale : le PS propose de former les jeunes aux premiers secours psychologiques
Le constat est aujourd'hui incontesté : beaucoup de Français dépriment, souffrent d'anxiété ou d'autres maux décuplés par les années Covid, mais aussi, chez les jeunes, par les réseaux sociaux et le harcèlement. Des troubles psychiques qui peuvent être renforcés par l'isolement, les clichés sur le sujet, la honte d'en parler, d'où l'idée d'une formation pour apprendre à les déceler que le PS veut prendre en charge, dans une proposition de loi qui sera examinée dans sa niche à l'Assemblée nationale du 12 décembre.
Dans ce texte porté par la députée Chantal Jourdan et son collègue Joël Aviragnet, les socialistes proposent un pass, sur le modèle du pass culture ou du pass sport pour les adolescents et les jeunes adultes entre 16 et 25 ans, pour prendre en charge cette formation, à la demande, puisqu'elle est payante et coûte entre 200 et 300 euros.
Une formation pour apprendre les mots qui sauvent
Sur le modèle des gestes qui sauvent, cette formation vise à apprendre à accueillir la parole, savoir comment faire parler quand on voit que ça va mal. De casser aussi les clichés qui pèsent sur les troubles psychiques. Plus spécifiquement pour les jeunes, leur apprendre à deviner quand un camarade subit une forme de harcèlement, comprendre, par exemple, qu'un trouble alimentaire peut se cacher derrière les calories qu'il compte à la cantine, et puis l'orienter vers des structures adaptées.
Avec ce texte, les socialistes tendent une perche au Premier ministre. Lors d'un déplacement sur la santé mentale en octobre, le chef du gouvernement a promis de généraliser la formation à la prévention, aux premiers secours en santé mentale. Lui qui a d'ailleurs, dès son arrivée, érigé la santé mentale en grande cause nationale de l'année à venir. Mais toujours rien, pas de texte, d'où cette proposition du PS. "Cela peut être intéressant", glisse à franceinfo l'entourage de Michel Barnier.
Cette proposition a-t-elle des chances d'aboutir ? Le sujet est consensuel, mais l'heure n'est pas aux dépenses. Si le texte est voté à l'Assemblée nationale, il pourra poursuivre son chemin au Sénat puisque le PS y a aussi un groupe. Mais l'idée avant tout est de faire parler du sujet, de cette formation et de rappeler à Michel Barnier qu'il va falloir agir.
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