Santé publique : comme Strasbourg, une vingtaine de villes veulent offrir des fruits et légumes bio aux femmes enceintes

À Strasbourg, des femmes enceintes reçoivent des fruits et légumes bio chaque semaine. Une initiative que veulent dupliquer plusieurs municipalités. Un enjeu de santé publique, et un choix politique.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian ( à droite) inaugure la distribution sur ordonnance des paniers de légumes bio et locaux aux femmes enceintes, le 15 novembre 2022. (THOMAS TOUSSAINT / MAXPPP)

On appelle ça "l'ordonnance verte", parce qu'il faut une simple ordonnance de son médecin, de sa sage-femme pour recevoir ce panier de trois kilos de fruits et légumes bio donc, de saison, chaque semaine, sans rien payer du tout, et ce pendant deux à sept mois en fonction de ses revenus. Une expérimentation lancée en novembre 2022 par la ville écologiste de Strasbourg, étendue en 2024, qui intéresse d'autres municipalités de gauche. 

Lutter contre les perturbateurs endoctriniens

L'objectif est d'inciter à changer ses habitudes, parce qu'une fois qu'on a goûté au potiron du maraîcher d'à côté, difficile de repartir sur une ratatouille en conserve. Mieux manger lorsqu'on est enceinte permet de garantir une santé de fer à son enfant. Ces paniers crééent une dizaine d'emplois pour les préparer et aident les agriculteurs bio du coin, mais l'objectif numéro un est de lutter contre l'exposition aux perturbateurs endoctriniens.

D'où le public visé : femmes enceintes, enfants à naître... Les plus exposés à ces perturbateurs qui modifient le système hormonal et peuvent provoquer des cancers, des troubles de la croissance. On  trouve ces perturbateurs partout, dans pleins de produits, dans notre frigo, notre placard, dans le coffre à jouets des petits. D'ailleurs, la municipalité prévoit des formations pour les bénéficiaires du panier, afin de leur montrer des alternatives qu'on peut remplacer le spray plein de javel par du vinaigre ou du savon de Marseille.

Un choix politique

Pour l'étendre à 1500 femmes, à Strasbourg toujours, cela coûte 640 000 euros par an. La somme paraît importante, mais les défenseurs de l'initiative assurent que ce n'est rien comparé aux économies de santé derrière. La députée écologiste Sandra Regol vient de redéposer, début octobre, un texte à l'Assemblée nationale pour généraliser le dispositif dans tout le pays. Elle prévoit aussi un amendement sur le budget.

Pour autant, difficile d'imaginer le gouvernement partir là-dessus quand on voit la dette, les économies à faire qui viennent d'être présentées. Au niveau local, néanmoins, une vingtaine de villes intéressent de près à cette initiaitve. C'est le cas de Paris, Rennes, La Rochelle, Lyon, Lons-le-Saunier ou encore Trappes, des municipalités dirigées par des élus de gauche, écologistes, ce qui montre que ce genre de projet tient avant tout du choix politique !

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