Victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine : l'exécutif mise sur l'Union européenne pour faire face

Avec le retour au pouvoir aux États-Unis du milliardaire, imprévisible et controversé, l'Élysée et Matignon cherchent à protéger l'unité européenne.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
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Le président recevait pour un entretien au Palais de l'Elysée le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Paris le 10 octobre 2024. (JULIEN MATTIA / LE PICTORIUM / MAXPPP)

Même si leurs entourages minimisent, refusent de se montrer alarmistes après la nouvelle victoire de Donald Trump outre-Atlantique, mercredi 6 novembre, Emmanuel Macron et Michel Barnier, très attachés à l'unité européenne, ont l'air de ne former qu'un ces dernières heures. Les déclarations solennelles, les réunions diplomatiques se multiplient, à tous les niveaux, alors que cet allié imprévisible, soutien du président russe Vladimir Poutine, fait son retour en pleine guerre en Ukraine.

Agitation au sommet de l'État

En plus du coup de fil d'Emmanuel Macron au chancelier allemand Olaf Sholz, avant même la proclamation officielle des résultats, le ministre de la Défense Sébastien Lecornu a reçu en dernière minute son homologue allemand Boris Pistorius, mercredi en fin d'après-midi. "Nous devons renforcer notre souveraineté, nous devons renforcer notre unité", a appelé ce dernier lors d'une déclaration des deux hommes à la sortie. Selon les informations de franceinfo, d'autres réunions de ce type, en présentiel ou en visio, auront lieu avec d'autres ministres de la Défense européens dans la semaine. Même chose du côté du ministre des Affaires étrangères. L'occasion de donner l'image, symbolique, de la France et l'Allemagne côte à côte - malgré la crise politique de ces dernières heures à Berlin qui met en péril la coalition au pouvoir.

"C'est l'axe européen majeur", insiste une ministre de premier plan, "la seule réponse est européenne, il y a nécessité à agir en coopération rapidement". Message martelé par Michel Barnier avant la victoire de Donald Trump, lors du séminaire de son gouvernement lundi. Sans parler du scrutin, l'ancien commissaire européen a lancé à ses ministres : "Allez voir les commissaires européens, allez voir vos homologues européens". Façon très certainement d'anticiper, puisque la crainte au sommet de l'État - et surtout chez Michel Barnier, fin connaisseur de ces enjeux-là - est de voir plusieurs pays européens lâcher l'unité au profit de relations privilégiées avec les États-Unis.

Un déplacement d'Emmanuel Macron en Hongrie 

Mais l'international reste le domaine réservé d'Emmanuel Macron, son dernier terrain d'action depuis cette forme de cohabitation avec Michel Barnier. Sur le plan politique, l'élection de Donald Trump peut donc permettre au président de revenir sur le devant de la scène. Son entourage tient à le rappeler : c'est l'un des seuls dirigeants européens qui connaît aussi bien le milliardaire. Ils se sont d'ailleurs téléphoné, "un très bon échange de 25 minutes" d'après l'Élysée où les deux partenaires ont évoqué "leur volonté d'œuvrer au retour de la paix et de la stabilité".

Jeudi 7 novembre, le chef de l'État se rend à une réunion de la Communauté politique européenne à Budapest, en Hongrie, avec les dirigeants de tout le continent, Une occasion parfaite pour reprendre la lumière Un déplacement chez le plus grand allié du président Trump en Europe, chez Viktor Orban. Cette réunion aura, à entendre l'entourage d'Emmanuel Macron, une couleur différente, avec au cœur plus que jamais, la souveraineté et la défense européenne, pour se préparer à tous les scénarios.

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