Présidentielle 2022 : que proposent les candidats en matière de santé ?
Cette semaine, "Le Choix de franceinfo" devient "Faites votre choix" afin de vous éclairer parmi les différents programmes des candidats à la présidentielle.
Après deux ans de pandémie du Covid-19, de nombreuses manifestations de soignants et des démissions en cascade à l'hôpital public, la santé est un thème incontournable pour les candidats à l'élection présidentielle 2022. Et dans ce chapitre sanitaire des programmes, la question des déserts médicaux occupent une place centrale.
L'inégalité entre les territoires
Anne Hidalgo, la candidate du Parti socialiste, et Yannick Jadot, le candidat EELV mais aussi Valérie Pecresse, candidate LR, veulent obliger les jeunes médecins à passer une à plusieurs années dans ces territoires délaissés par les praticiens. Jean-Luc Mélenchon souhaite imposer un lieu d'installation pour dix ans au jeunes médecins en contrepartie d'une meilleure rémunération. Emmanuel Macron et Fabien Roussel, une fois n'est pas coutume, sont sur la même longueur d'onde en proposent d'aller plus loin. Le président candidat et le leader du Parti communiste souhaitent réguler les installations des médecins, c'est-à-dire que ces derniers ne pourraient plus s'installer là où ils veulent.
À l'extrême droite, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan défendent plutôt l'instauration de primes pour les médecins qui choisiraient de s’installer dans un désert médical. Inciter plutôt que contraindre. Quant à Éric Zemmour, le candidat de Reconquête souhaite embaucher un millier de médecins en statut de salariés pour les affecter dans ces zones où l'offre médical fait défaut.
Recrutement et rémunération des soignants
Tous les candidats sont d'accord sur le fait que l'hôpital public va mal et qu’il est nécessaire de recruter plus de soignants. Nathalie Arthaud et Philippe Poutou souhaitent augmenter les salaires des professions médicales (de 400 euros par mois), tout comme Yannick Jadot (une augmentation de 10% pour tous le soignants). Valérie Pécresse souhaite embaucher 25 000 soignants supplémentaires à l'hôpital public mais ne prévoit pas d’augmentation de salaires. Elle souhaite par ailleurs réduire les postes administratifs. Marine Le Pen prévoit, si elle est élue, de débloquer deux milliards d’euros pour revaloriser les salaires, notamment ceux des infirmières.
La tarification à l'acte et les mutuelles privées
Cette élection présidentielle voit aussi apparaître un débat de fond sur le financement de la santé et la très controversée tarification à l'activité. Mise en place en 2004, la "T2A" est la source de financement la plus importante des hôpitaux, publics comme privés. Dans ce système, les établissements sont rémunérés en fonction de l'activité médicale qu'ils réalisent, de la pose d'une prothèse de genoux jusqu'à une opération de l'appendicite.
Ce système aujourd'hui est critiqué par une partie des soignants. Selon eux, la tarification à l'acte transforme l'hôpital en entreprise avec le risque de privilégier les actes qui rapportent le plus au détriment des patients. Plusieurs candidats proposent de mettre fin à ce système, comme Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Fabien Roussel ou Nicolas Dupont-Aignan.
Cette logique d'une santé préservée de la logique de rentabilité sous tend également le débat sur le rôle des mutuelles privées. Jean-Luc Mélenchon et Jean Lassalle proposent d’y mettre fin, la sécurité sociale prenant à sa charge l'intégralité du remboursement des frais de santé.
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