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Les exportations de céréales ukrainiennes en Turquie et en Égypte

Tous les jours, le club des correspondants décrit comment un même fait d'actualité s'illustre dans deux pays.
Article rédigé par franceinfo - Timour Ozturk, Edouard Dropsy
Radio France
Publié Mis à jour
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Blé produit en Ukraine, dans la région de Kharkiv (illustration). (VYACHESLAV MADIYEVSKYY / AVALON / MAXPPP)

Les exportations de céréales ukrainiennes sont au menu d'une conférence à Genève, en Suisse, lundi 13 mars. De hauts responsables russes et des Nations unies discutent du renouvellement d'un accord, conclu le 22 juillet 2022 entre l'Ukraine, la Russie, la Turquie et l'ONU. Le texte, qui expire samedi 18 mars, a permis l'exportation de plus de 24 millions de tonnes de céréales depuis la mer Noire malgré la guerre, selon les Nations unies.  

    En Turquie, une aubaine politique pour le président Erdogan 

    La Turquie joue un rôle central dans cet accord. Ankara a organisé les négociations entre Kiev et Moscou à l'été 2022, grâce à la confiance que lui accordent les deux belligérants. Les autorités turques soutiennent en effet l’Ukraine, en lui livrant des drones, mais n'appliquent pas de sanctions à l'égard de la Russie. Et l'accord, qui a permis l'importation de plus de 2,6 millions de tonnes de produits agricoles ukrainiens dans le pays depuis l'été, profite aussi directement au président Recep Tayyip Erdoğan. Candidat à sa réélection dans deux mois, il a pu renforcer son image auprès du peuple turc, en mettant en avant son action de médiateur, ainsi que son rôle dans la résolution de la crise alimentaire mondiale. "Ensemble, nous allons contribuer à la prévention du risque de famine qui menace des milliards de personnes dans le monde", avait-il déclaré. Mais pour l'instant, seules 11% des cargaisons ont exportées vers l’Afrique. 
     

    En Égypte, un accord essentiel pour nourrir le pays 

    L’Égypte, premier importateur de blé au monde avec 12 millions de tonnes réceptionnées chaque année, dont 80% en provenance de Russie et d’Ukraine, a besoin du renouvellement de l'accord. Dans le pays de 110 millions d'habitants, 70% de la population bénéficie du pain subventionné. Si le texte n'est pas reconduit, le gouvernement devra trouver des solutions. La première, urgente, consisterait à continuer de nouer des partenariats pour des livraisons de céréales avec l'Inde ou l'Union européenne. La seconde serait d'augmenter sa production de blé :  le ministère de l’Agriculture vise les sept millions de tonnes produite en 2023, contre quatre en 2022. Enfin, l'Égypte devrait aussi augmenter ses capacités de stockage de 10%, grâce à des subventions de 60 millions d’euros via l'Agence française de développement. 

     

      

     

          

      

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