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Déconfinement : vers un allègement des restrictions en Belgique, au Portugal et en Hongrie

Dans le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se passe ailleurs dans le monde. Aujourd'hui, direction la Belgique, le Portugal et la Hongrie où les écoles rouvrent progressivement.

Article rédigé par Pierre Benazet, Florence La Bruyère - Marie-Line Darcy
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7min
Des étudiants assistent à un cours à la faculté de droit de l'université de Lisbonne (Portugal), le 19 avril 2021. (MARIO CRUZ / LUSA / MAXPPP)

Plusieurs pays européens assouplissent leurs restrictions face au Covid-19, avec notamment la réouverture des établissements scolaires en Belgique, au Portugal et en Hongrie.

En Belgique, les écoles rouvrent après trois semaines de pause

Les écoliers belges ont repris lundi 19 avril le chemin des classes. La date était inscrite dès l'origine pour la fin des vacances de Pâques, mais au lieu des deux semaines de vacances habituelles, il y aura eu trois semaines de coupure, les autorités belges ayant suspendu les cours une semaine à l'avance, une méthode déjà employée pour les vacances de la Toussaint.

Les cours reprennent donc, mais toujours avec la mise en place des précautions sanitaires. Il y a en particulier le port du masque, mais avec une différence notable entre les deux systèmes linguistiques principaux : l'enseignement flamand a choisi de conserver l'obligation du port du masque pour les deux dernières années du primaire, alors que les francophones ont, eux, décidé de lever l'obligation et de ne plus imposer le masque qu'à partir du secondaire. Les cours en présentiel sont maintenus uniquement pour les élèves de primaire et du début du secondaire. À partir de la troisième, les cours sont donnés en alternance, un système qui ne changera que si la situation sanitaire s'améliore. Les autorités n'ont pas pris le risque de faire des promesses en l'air et n'ont fixé ni date ni objectifs sanitaires chiffrés.

D'autres assouplissements sont prévus, comme annoncés par les autorités à la suite de la troisième vague. Les commerces non-essentiels ne pouvaient plus recevoir que sur rendez-vous, une mesure qui a fonctionné de manière très approximative et qui sera levée le 26 avril. Les métiers de contacts, comme les coiffeurs, rouvriront aussi ce jour-là, mais la réouverture très attendue des terrasses de cafés et restaurants aura lieu le 8 mai. En revanche depuis minuit, les frontières sont rouvertes et après deux mois d'interdiction, il est à nouveau possible de quitter la Belgique pour des voyages non-essentiels.

Au Portugal, un retour à la quasi-normalité

Le Portugal poursuit sur sa lancée avec lundi la troisième phase sur les quatre du déconfinement. Il y avait très peu de suspense sur un retour à la normalité. Les chiffres sont bons dans leur ensemble : 500 à 600 nouveaux cas d'infections détectés par jour, et le nombre de décès a chuté considérablement, passant à deux à trois morts chaque jour.

Les supermarchés ont donc rouvert lundi ainsi que les lycées, les facultés, les cinémas, les théâtres, et les restaurants et bars. Ils étaient déjà autorisés depuis 15 jours à ouvrir les terrasses. Désormais, on pourra s'asseoir à quatre autour d'une table en intérieur. Dans les conditions sanitaires strictes. C'est aussi le retour des mariages et des baptêmes, alors que ce début d'année est le pire depuis 2015 en ce qui concerne la naissance de bébés dans le pays. C'est inquiétant pour un pays considéré comme l'un des plus vieux d'Europe, mais cela traduit la dureté du confinement entamé le 15 janvier. Le déconfinement est sous le signe de la prudence.

Le Portugal inaugure d'ailleurs le déconfinement différencié et contrôle les voyageurs européens. Quatre municipalités retournent au confinement, six ne passent pas à l'étape trois du déconfinement – sauf en ce qui concerne l'école – et 13 sont placées sous alerte. Ces municipalités atteignent ou dépassent les 120 nouvelles infections pour 100 000 habitants, seuil fixé par le gouvernement pour limiter ou empêcher la levée des restrictions. Parallèlement, il maintient le verrou en ce qui concerne les voyageurs. Une douzaine de pays européens, dont la France, doivent respecter une quarantaine de 14 jours. Les motifs impérieux de voyages restent en vigueur. Éviter l'apparition de nouveaux foyers et développer la vaccination sont les objectifs affichés.

La Hongrie rouvre ses écoles, mais dans l'inquiétude générale

En Hongrie, 33% de la population a reçu une première dose de vaccin, dont les enseignants. Le gouvernement a décidé de rouvrir les écoles primaires et maternelles, elles qui étaient fermées depuis le mois de mars. L'enseignement en secondaire reste à distance.

Mais les enseignants sont inquiets, partagés entre le soulagement et l'inquiétude. D'un côté, les professeurs sont soulagés, parce que ça fait très longtemps qu'ils demandaient à être vaccinés, des douzaines d'entre eux sont morts du Covid-19. De l'autre, ils sont angoissés, parce que la plupart a reçu une première dose du vaccin Pfizer au moment de Pâques. Et deux semaines après la première injection, ils ne sont pas immunisés totalement. D'autre part, il y a des enseignants qui n'ont pas été vaccinés. Le principal syndicat des enseignants, le PDSZ (syndicat démocratique des enseignants), a demandé au gouvernement de repousser l'ouverture des écoles jusqu'à la mi-mai, c'est-à-dire jusqu'à ce que les professeurs soient complètement immunisés. Mais le gouvernement a refusé et menace de sanctions les professeurs qui ne veulent pas retourner travailler.

Qu'en pensent les parents d'élèves ? Certains sont ravis de pouvoir mettre les petits à l'école mais dans l'ensemble, les associations de parents sont contre la réouverture. L'épidémie fait des ravages : entre 200 et 300 morts par jour, dans un pays grand comme la Belgique. Même si les chiffres commencent un tout petit peu à s'améliorer, le principal syndicat des médecins tire la sonnette d'alarme. Le variant britannique est très contagieux. Les jeunes enfants tombent malades, et ils peuvent propager le virus. Les unités de soins intensifs sont saturées. "Ici, c'est Bergame", disent les médecins hongrois, en référence à la ville la plus touchée d'Italie par le coronavirus. Ils ont peur que la réouverture des écoles relance l'épidémie. Mais le premier ministre Viktor Orban est optimiste : il pense que grâce à la campagne de vaccination, la Hongrie va sortir de la pandémie.

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