Cet article date de plus d'un an.

Espagne : la dirigeante de Podemos accuse Israël de "tentative de génocide" dans Gaza et augmente les dissensions à gauche

En Espagne, le conflit Israël-Palestine est suivi de très près depuis l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre. Le ton est rapidement monté au sein de la coalition de gauche au pouvoir. Lundi 16 octobre l'ambassade israélienne a réagi vivement à l'accusation de la dirigeante de Podemos.
Article rédigé par Marie-Hélène Ballestero, Isaure Hiace
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La ministre des Droits sociaux, Ione Belarra, au Congrès des députés, le 21/03/2023. (CHEMA MOYA / EFE / MAXPPP)

À l'inverse de certains pays, comme l'Autriche, où l'histoire du pays et la crainte de l'importation du conflit israélo-palestinien font prononcer aux représentants politiques le mot de "responsabilité" et les amènent à prôner l'éducation pour contrer l'extrémisme montant, d'autres pays font entendre une toute autre voix.

En Espagne, après le discours pro-Palestinien de certains membres de gauche du gouvernement sortant, les accusations entre les partis de droite et de gauche n’ont cessé de se multiplier. Alors qu'à droite, la formation d'extrême droite, Vox, et le Parti populaire ont pris ouvertement parti pour Israël, les positions sont beaucoup plus partagées à gauche.

Ainsi, la ministre de Droits sociaux par intérim et dirigeante de Podemos Ione Belarra a demandé que "face à la tentative de génocide menée par l’État d’Israël à Gaza, le gouvernement espagnol poursuive Benyamin Nétanyahou devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre". Elle précise "le cœur serré", que ce "génocide organisé" laissant des milliers de civils sans ressources et sous les bombes est mené "en guise de punition collective, au mépris du droit international".

La plateforme électorale de gauche Sumar, formée dans l'espoir de contrer la droite aux prochaines élections de juillet 2023, condamne l’attaque du Hamas, tout en critiquant les représailles d’Israël et en accusant l’Union européenne de faire preuve de "deux poids, deux mesures" en faveur d’Israël. Quant au Parti socialiste espagnol, le chef du gouvernement sortant, Pedro Sánchez, a réaffirmé une position plus équilibrée en faveur de la reconnaissance de deux États qui "puissent coexister dans la paix et la sécurité”.

L’ambassade israélienne a publié lundi 16 octobre un communiqué sur le réseau social X, dans lequel elle lance un appel à Pedro Sánchez pour qu’il dénonce et condamne, sans équivoque, les "déclarations honteuses et absolument immorales" de certains membres de l’exécutif espagnol, "et qui mettent en danger les communautés juives en Espagne". Dans la soirée, le ministère des Affaires étrangères espagnol a répondu de façon catégorique, en "rejetant les contrevérités du communiqué de l’ambassade d’Israël". "Dans une démocratie à part entière comme en Espagne, tout dirigeant politique peut exprimer librement ses positions, en tant que représentant d’un parti politique", conclut-il.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.