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Guerre en Ukraine : la position ambiguë de la Hongrie et de la Bulgarie face à la Russie

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Article rédigé par franceinfo - Florence La Bruyère et Damian Vodénitcharov
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban lors d'une conférence de presse annuelle à Budapest, le 21 décembre 2022. (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

Un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne tente de conserver un front uni contre Moscou. Mais certains pays de l'UE maintiennent une position ambiguë vis-àvis de la Russie notamment la Hongrie de Viktor Orban et la Bulgarie.

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Viktor Orban entretenait déjà des liens étroits avec Vladimir Poutine avant la guerre – à tel point qu’on le soupçonne d’être le cheval de Troie de Poutine en Europe. Depuis l’invasion de l’Ukraine, qu’il a condamnée du bout des lèvres après tout le monde, Viktor Orban refuse d’envoyer des armes à Kiev, et il accuse même les Occidentaux d’être des va-t-en-guerre : "Si nous voulons vivre en paix dans notre pays, nous n’avons plus qu’un choix : rester en dehors de la guerre. Ce ne sera pas facile, car nous sommes membres de l’OTAN et de l’Union européenne, et là-bas, tout le monde est pour la guerre. Le gouvernement hongrois ne juge pas réaliste l’idée selon laquelle la Russie serait une menace pour la sécurité de la Hongrie ou de l’Europe."

Beaucoup de hongrois sont d’accord avec cette neutralité affichée. Il faut dire que quand la guerre a éclaté il y a un an, la Hongrie était en pleine campagne des élections législatives. Très habilement, Orban s’est présenté en défenseur du peuple qui allait empêcher la Hongrie d’être entraînée dans le conflit. Cette idée a été martelée du matin au soir par l’empire médiatique du Premier ministre, qui contrôle les media publics mais aussi 500 médias privés. Cela a convaincu les Hongrois. Ils sont terrorisés par cette guerre qui se déroule dans le pays voisin

La Bulgarie divisée

La Bulgarie fait partie non seulement de l'Union européenne et de l'Otan, mais veut également poursuivre son intégration européenne en adoptant bientôt l'euro. Des hommes politiques et des hauts fonctionnaires y sont même sanctionnés par les États-Unis. Il s'agit de sanctions dans le cadre de la loi Magntisky américaine, qui tient son nom de l'avocat russe Serguéï Magnitsky, tué dans une prison moscovite en 2009 alors qu’il luttait contre la corruption du système politique russe. Parmi les sanctionnés, on retrouve l’ancien ministre des finances, un ancien ministre de l’énergie, des anciens directeurs de la centrale nucléaire bulgare de Kozloduy. Mais, plus intéressant encore est le cas de Nikolay Malinov. Cet ancien député de gauche et actuellement président d’une ONG pro-russe a été accusé d’espionnage par le parquet bulgare.

C'est sur la scène politique que ce conflit entre pro-russes et pro-occidentaux est le plus prononcé. La Bulgarie est en crise politique depuis 2021, avec la formation d’un seul gouvernement qui n’a duré que six mois. Les cinquièmes législatives en deux ans auront lieu en avril. Beaucoup de partis politiques, allant du Parti socialiste jusqu’à l’extrême-droite, sont aussi pro-russes et s’opposent à ce que la "Bulgarie soit impliquée dans la guerre en Ukraine", en fournissant des munitions fabriquées dans les usines bulgare, ainsi que de l’armement. 

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