L'inquiétude des communautés LGBT+ en Turquie et en Pologne
En Turquie, deux semaines après la réélection du président Recep Tayyip Erdogan, la communauté LGBT+ est inquiète. L'homosexualité n'y est pas réprimée. La situation des minorités sexuelles, pourtant, y est de plus en plus précaire. Ces craintes sont d'autant plus fondées que l'homophobie a été l'un des grands thèmes de la dernière campagne du président Erdogan. Elle a surtout été une campagne de dénigrement de son principal rival, Kemal Kiliçdaroglu. Et l'un des axes de cette campagne a été de le présenter comme le candidat des LGBT+, qualifiés systématiquement de "pervers", qu'il a comparé à "la peste", "un poison pour la famille". Les discours de haine ont atteint des sommets au cours de cette campagne. Le ton et la répression sont allés crescendo ces dix dernières années. Après avoir réuni des foules de plus en plus nombreuses, jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de personnes, la Gay Pride d'Istanbul est interdite depuis 2015. Elle est systématiquement réprimée par la police. C'est aussi donc le cas de celle qui est prévue dimanche 18 juin.
En Europe, la Pologne est considérée comme le pays le plus hostile à la communauté LGBT+. Mais les drapeaux arc-en-ciel devraient quand même flotter dans les rues de Varsovie. Chaque année, la Marche de l'égalité a beaucoup de succès dans la capitale polonaise. Le maire de Varsovie va ouvrir la marche samedi 17 juin et il devrait être suivi par des milliers de personnes, dont des Ukrainiens et des Ukrainiennes, qui ont fui la guerre et qui ont décidé de se joindre aux festivités polonaises. C'est la seule fois de l'année que la communauté LGBT+ peut réellement exprimer sa fierté en public en Pologne. Assumer son genre ou son orientation sexuelle n'est pas toujours facile. Déjà parce que l'Eglise se montre très hostile à la communauté. Et elle a encore beaucoup de poids en Pologne. Et sur la scène politique, avec l'arrivée du parti Droit et Justice au pouvoir en 2015, la situation a empiré. Il mène une grande croisade contre ce qu'il appelle "l'idéologie LGBT+" et enchaîne les lois pour réduire les droits des minorités de genre et sexuelle.
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