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franceinfo conso. Couches bébés, la qualité progresse. Protections urinaires, peut mieux faire

Une nouvelle enquête de "60 millions de consommateurs" : les fabricants ont amélioré les couches pour bébé, mais  les progrès sur les protections urinaires se font encore attendre

Article rédigé par franceinfo - Catherine Pottier Jules de Kiss
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
La qualité des couches s'est améliorée depuis un précédent test de 60 Millions de consommateurs. (VALENTIN CEBRON / MAXPPP)

On parle conso le samedi sur France Info, on vous aide à comprendre ce que l’on nous vend, ce que l’on achète, avec le magazine 60 millions de consommateurs. Benjamin Douriez, rédacteur en chef adjoint du magazine nous répond. Le numéro d’octobre vient tout juste de sortir et, à la une ce mois-ci, un dossier sur les couches-culottes pour les bébés, mais aussi pour les adultes.

franceinfo : Des nouvelles plutôt bonnes ; dans les couches pour bébés, lors d'une première enquête il y a trois ans, vous releviez des résidus toxiques dans ces couches. Les choses se sont améliorées…

Benjamin Douriez : Oui en effet, depuis notre première étude, l’agence sanitaire, l’ANSES, s’est saisie du sujet. Le gouvernement avait mis les fabricants devant leurs responsabilités. C’était il y a 18 mois. Et force est de constater que, dans nos nouvelles analyses, publiées aujourd’hui, on a analysé huit marques de couches et il y a beaucoup moins de résidus indésirables que ce qu’on avait constaté dans nos précédentes études.

Et en 2017 vous alertiez aussi sur les allergènes. Là aussi il y a du mieux ?

Oui effectivement. Les fabricants ont été sommés d’éliminer les substances allergisantes les plus embêtantes et effectivement, dans les marques que nous avons étudiées, il n’y en a plus aucune qui figure. Donc là aussi, on progresse.

Les fabricants jouent-t-il le jeu de la transparence ?

Plus qu’avant en tout cas. Sur certaines marques, on trouve même la composition très détaillée sur l’emballage ; c’est le cas de marques au positionnement un peu écolo. Sur les autres marques, on a des indications sur la composition, mais qui sont un peu plus sommaires. Mais c’est quand même globalement mieux que lors de nos études précédentes.

Est-ce que cela signifie que les parents peuvent acheter des couches pour les bébés les yeux fermés ?

C’est vrai que, pour les substances les plus problématiques qu’on a cherchées, on n’en a retrouvé aucune trace, ça vaut pour les dioxines et pour les composés organiques volatils… Il y a quand même quelques résidus indésirables qu’on a retrouvés dans certaines marques, mais dans des quantités extrêmement faibles et donc, qui ne présentent pas de risques pour la santé des bébés.

Dans votre enquête, il y a un comparatif, comme vous le faites pour beaucoup de produits dans 60 millions de consommateurs, pour savoir lesquels sont les meilleurs, quel est le meilleur rapport qualité-prix… Quels sont vos critères pour juger ?

Bien sûr, nous recherchons les substances indésirables on en a parlé. Mais nous faisons également des tests d’efficacité. On a vérifié si les couches absorbent bien. Si elle protègent bien contre l’humidité ; il faut quand même que la couche joue son rôle!  On teste ça avec des mannequins de bébés qu’on met dans toutes les positions et certaines couches sont plus performante que d’autres.

Les couches les plus chères sont-elles les meilleures ?

Les deux meilleures de notre test sont effectivement des couches plutôt haut-de-gamme. Mais ce n’est pas systématique non plus. Par exemple, la référence haut de gamme de Pampers, qui est un peu chère, est un peu en dessous dans le classement.

Le deuxième volet de cette enquête porte sur les protections urinaires pour adultes. Sujet encore très tabou alors que beaucoup de personnes sont concernées…

Oui, on parle de 3 millions de personnes qui sont concernées par l’incontinence à des degrés divers. Ça fait beaucoup de monde !

Ces protections urinaire sont classées comme dispositif médical. Est-ce la garantie d'une composition irréprochable au produit ?

Hélas, pas totalement. Des tests récents, réalisés par l’agence sanitaire, l'ANSES, ont mis en évidence des résidus indésirables. Par exemple, les dioxines dans certaines couches pour incontinence. Malheureusement, le fait que ce soit des dispositifs médicaux ne protège pas totalement le consommateur.

Et vous soulignez qu’on pourrait beaucoup mieux faire sur l’information délivrée aux acheteurs…

Oui, pour ce qui est de l’information sur la composition de ces protections urinaires, les fabricants ne sont pas aussi transparents que pour les couches bébé et ils doivent encore faire des progrès. Pour ce qui est de l’usage, il y a parfois des informations floues, quand on choisit des protections urinaires, sur le degré d’absorption : que recouvrent les appellations "maxi", "extra" ou "plus" ? Ce n’est pas toujours clair.

Il y a parfois un mauvais usage de ces protections…

Oui, le principal problème est de ne pas renouveler assez souvent la protection. Ça peut causer des soucis. Et il y a aussi certains patients qui, par crainte des fuites, vont mettre une deuxième protection à l’intérieur de la première. Cela peut provoquer des irritations, des infections, selon les professionnels que nous avons interrogés, c’est donc absolument à éviter.

Un dernier mot sur le budget : l’incontinence est une pathologie qui peut coûter très cher…

Oui, pour les patients les plus lourds on estime que les changes, ça peut coûter jusqu’à 300 euros par mois, donc c’est un budget extrêmement important. Ce sont des produits qui ne sont pas remboursés par la sécurité sociale. Donc, il faut solliciter d’autres aides, par exemple auprès de certaines mutuelles qui en proposent. Ou encore solliciter les aides, pour les patients qui sont concernés, par la perte d’autonomie, comme l’APA.

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