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Un album d'Other Lives et le film "Ray" : nos conseils pour se cultiver pendant le confinement

Tous les jours, franceinfo vous propose des conseils culture pour se cultiver même par temps confiné, face au coronavirus. 

Article rédigé par franceinfo, Yann Bertrand, Ersin Leibowitch
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le groupe Other Lives devant leur maison-studio dans l'Oregon. (Will Walle & Taylor Grey)

Pour passer le temps pendant le confinement, franceinfo vous propose des conseils culture. Chaque jour, nous vous conseillerons de la lecture, de la musique, des expos, des séries ou des films.

Un disque : For Their Love, d'Other Lives 

Le disque vient de sortir malgré le confinement, et il respire les grands espaces. On est complètement happé, dès les premières secondes du premier titre, Sound Of Violence, par la voix magnétique de l’homme autour duquel le groupe s'organise, Jesse Tabish. For Their Love, le quatrième album d’Other Lives, déroule ainsi jusqu’à la fin.

Originaire de l’Oklahoma, le groupe déploie dans sa musique ce que beaucoup ne parviennent jamais à obtenir, et dont cet Etat américain regorge : de l’espace. En multipliant les instruments, en prêchant l’intime pour déclencher le grandiloquent. C’est un disque de confinement dans sa création, en autarcie à Portland, où le noyau dur de trois musiciens a passé de longues semaines à tricoter un son enveloppant.

Le résultat est un disque tenu de bout en bout, faisant dériver notre imaginaire vers ces grands espaces qui nous manquent tant, une version folk et orchestrale dans l’esprit d’un Bon Iver, ou d’Interpol, pour le registre vocal d’un chanteur habité. Ecouter, encore et encore jusqu’à la conclusion, qui comme dans tous les grands disques, ne conclut rien, et emmène ailleurs, bien ailleurs.

"For Their Love" : écoutez le conseil musique de Yann Bertrand

Un film : Ray, de Taylor Hackford

Le biopic musical est à la mode, et dans cette catégorie, le film de Taylor Hackford est à la fois précurseur, et exemplaire. Le profil du réalisateur n’y est pas pour rien : passionné de musique, déjà auteur d’un long-métrage remarqué sur Chuck Berry.
 
Mais avec Ray, en 2004, c’est le coup de maître. Notamment grâce au casting : Jamie Foxx est absolument sidérant de réalisme dans le rôle du "Genius". L’histoire du génie de la soul est exceptionnelle. On découvre le moment où il perd la vue, enfant, après avoir assisté à la noyade de son frère ; on comprend la douleur, la culpabilité, qui le poursuivront toute sa vie… Mais entretemps, une découverte va tout changer : la musique. La mère de Ray, pauvre mais déterminée, fait de lui un adolescent autonome. Ray Charles n’a pas besoin de canne blanche, et en musique, il se révèle visionnaire. En associant les mots et les rythmes du blues aux musiques sacrées, aux chants gospel, Ray Charles invente la musique soul. 

Ce film a également dévoilé à tous la personnalité de Ray Charles : l’homme à femmes, le négociateur avisé, la conscience sociale et l’artiste torturé, plongé dans l’addiction à l’héroïne, un piège dans lequel tombèrent la plupart des musiciens de l’époque.
Le film de Taylor Hackford a obtenu deux Oscars. Mais plus important encore, Ray Charles lui-même avait validé le film. Il est mort quelques mois avant sa sortie.

"Ray" : écoutez le conseil cinéma d'Ersin Leibowitch

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