Le débrief politique. Fillon dévoile un programme jugé hyper-libéral par ses opposants
François Fillon dévoile son programme, ses opposants qui le jugent et Macron qui recueille des soutiens... étonnants. Tout ce qu'il ne fallait pas rater dans l'actualité politique du 13 mars avec Yannick Falt.
Quand Fillon parle exclusivement programme
Deux jours avant sa probable mise en examen, François Fillon a présenté l'intégralité de son projet présidentiel lundi 13 mars. Sa priorité : la relance de l'économie. Et François Fillon veut aller vite. S'il est élu, ses principales réformes seront votées en 3 mois : retraite à 65 ans, suppression de 500 000 postes de fonctionnaires, 100 milliards d'euros de baisse de la dépense publique,
suppression des 35 heures et plafonnement des indemnités de licenciement.
Un projet libéral assumé, mais pas une cure d'austérité, se défend l'intéressé. "Ceux qui décrivent mon projet comme une purge sont aveuglés par la mauvaise foi et l'idéologie ou empêtrés dans leur manque de volontarisme" a lancé François Fillon devant la presse. "En réalité, ce projet est un projet de croissance" a-t-il ajouté avant d'indiquer que "penser que nous pouvons continuer sans réforme profonde relève de l'illusion la plus complète." Dans sa recette libérale, François Fillon ajoute une pincée de pouvoir d'achat, comme pour répondre à une revendication des sarkozystes. Il promet des baisses de charges pour les salariés (350 euros par an en moyenne), mais aussi le maintien du taux intermédiaire de TVA à 10% pour le bâtiment et la restauration.
Les opposants à Fillon pas franchement séduits
Dans ces mesures, il n'y a pas de quoi amadouer ses opposants. Ils dénoncent, sans surprise, son hyper-libéralisme. Benoît Hamon juge son programme "très dangereux", synonyme de "chaos social". Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, lui, voit un "projet profondément brutal, antisocial" qui "va taper le service public". Pour Florian Philippot, vice-président du FN, c'est "un décalque des demandes de l'Union européenne". Enfin, le programme est jugé "peu crédible et injuste" par Emmanuel Macron, qui dénonce aussi un décalque de ses slogans.
La culture du résultat pour les ministres du président Fillon
Lors de sa conférence de presse, François Fillon, a aussi précisé la vision de sa gouvernance. S'il est élu, il entend bâtir un gouvernement resserré de 15 ministres avec des cabinets limités à 10 collaborateurs et surtout une culture du résultat. "Les ministres auront des objectifs précis à remplir avec des échéances à respecter (....) Les ministres qui n'atteindront pas leurs objectifs ne resteront pas au gouvernement", a expliqué François Fillon.
L'imbroglio Millon
Selon une information révélée par nos confrères de France 5 dimanche 12 mars, dans l'émission C Politique, Charles Millon ferait partie de l'organigramme. Charles Millon, c'est un revenant. Il avait été l'un de ceux qui avait signé une alliance avec le FN lors des régionales de 98 et avait été exclu de l'UDF. Aujourd'hui, François Fillon a confirmé discuter avec Charles Millon, mais, officiellement, il ne fait pas partie de l'organigramme.
De jeunes juppéistes et un petit Chirac rejoignent Macron
Ils sont plus de 100. Ils étaient responsables, animateurs ou simples membres des Jeunes avec Juppé. Les voilà désormais avec En marche !. "On a constaté une radicalisation de son programme, une radicalisation des soutiens de François Fillon avec notamment Sens Commun et on a fait le constat qu'il n'y avait plus tellement de place pour la droite progressiste et humaniste" a précisé Jérémie Patrier-Leitus, l'un des porte-paroles de "la droite avec Macron".
Emmanuel Macron a également droit au soutien d'un... Chirac ! Le petit-fils de Jacques Chirac votera Macron. Martin Rey-Chirac, 20 ans, est même adhérent d'En Marche ! C'est le journal l'Opinion qui l'a révélé lundi matin. C'est le 1er Chirac mais pas le premier chiraquien macroniste. Jean-Paul Delevoye, Jean-Jacques Aillagon, Renaud Dutreil, Anne-Marie Idrac ont également rallié l'ancien Ministre de François Hollande.
La note du débrief
François Fillon veut rendre "obligatoire" la publication des liens de parenté éventuels entre les parlementaires et leurs collaborateurs. La proposition intervient plus d'un mois et demi après les révélations du Canard enchaîné sur l'emploi présumé fictif de Pénélope Fillon et le début de l'affaire Fillon. "Cette proposition, il aurait du la faire immédiatement pour déminer" fulmine l'un de ses anciens soutiens. Aux yeux de franceinfo, la proposition est louable, mais on note du retard à l'allumage donc... 5 sur 20 pour François Fillon.
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