Le débrief politique. La "colère froide" de François Fillon, toujours en mode défense
François Fillon toujours inflexible, Emmanuel Macron toujours sur un nuage et Yannick Jadot toujours à la recherche de ses parrainages. Tout ce qu'il ne fallait rater de l'actualité politique du jeudi 2 février avec Yael Goosz.
François Fillon toujours en mode riposte
C'est la révélation du jour sur l'affaire Penelope Fillon. L'épouse du candidat de la droite à la présidentielle, face caméra, déclare : "Je n'ai jamais été l'assistante de mon mari". Le document sera diffusé jeudi soir dans Envoyé spécial mais l'entretien a été accordé au Sunday Telegraph en mai 2007. Avant même la diffusion, l'avocat de François Fillon a déjà contre-attaqué en dénonçant des phrases "sorties de leur contexte." En répondant ainsi à la presse britannique, Penelope aurait simplement voulu marquer une différence de conception par rapport au rôle que se donnait à l'époque Cherie Blair, l'épouse de Tony Blair. Jeudi soir en meeting à Charleville-Mézières où les militants doutent, François Fillon s'est dit "sous le feu continu des attaques". "On cherche à me casser" a-t'il lancé à la tribune devant 650 personnes. "Ces attaques ne sortent pas de nulle part, elles sont soigneusement préparées, elles ont été mijotées dans les arrière-cuisines de ces officines qu'on finira bien par découvrir un jour" a ajouté l'ex Premier ministre qui va reprendre son agenda de campagne. Il a certes annulé son déplacement en Irak ce week-end mais le voyage à la Réunion du 10 au 13 février est maintenu.
Un soutien moins appuyé des élus de droite
Politiquement, de nouvelles fissures continuent de se dessiner dans le camp républicain. Il y avait déjà cette pétition lancée par le sarkozyste Georges Fenech, l'appel de Philippe Gosselin pour un plan B "Juppé", voici maintenant un nouveau sniper l'eurodéputé Renaud Muselier, vice-président LR de la région Paca. "Il n'a plus la capacité de défendre son projet, il n'a plus la capacité de défendre sa famille politique" a lancé le vice-président LR de la région PACA sur France Bleu Provence. L'ancien porte-parole des républicains, Sébastien Huyghes, lui, réclame d'urgence la convocation du bureau politique, de Patrick Balkany, qui, a fait décrocher, dans sa permanence, l'affiche de François Fillon. "Merci pour ce moment", c'est ce que dit aussi le candidat souverainiste Nicolas Dupont Aignan. "Ne perdez pas de temps avec Mr Fillon, rejoignez-moi" lance-t'il, opportuniste.
De son côté, Jean-Frédéric Poisson, l'ex candidat du Parti chrétien démocrate à la primaire de la droite, arrivé avant dernier devant Jean-François Copé va bientôt jeter son pavé dans la mare, révèle franceinfo. "Fillon doit renoncer, il faut une candidature alternative..." Tous les perdants de la primaire s'étaient engagés à soutenir le vainqueur, mais là, c'est différent.
"Ne sous-estimez pas sa capacité à tenir", estime, en petit comité Jean-Pierre Raffarin. Il a subi Sarkozy, il a souffert le martyr pendant des mois en étant bloqué du dos à Matignon.
Hamon et Hollande en tête à tête
Pendant ce temps-là, à gauche, l'adoubement n'a pas eu lieu. En tous cas, pas encore. François Hollande et Benoît Hamon, ont passé une heure en tête à tête jeudi matin, mais il n'y a pas eu de "passage de témoin". En coulisses, le Président est plutôt bienveillant à son égard, il constate que les quadras, la relève du PS, ne sont pas partis chez Macron. "Les sondages frémissent, il peut y avoir un moment Hamon durant ce mois de février", dit-on à l'Elysée.
Le S.O.S de Yannick Jadot
Yannick Jadot lance un appel à l'aide. Le candidat écolo est encore loin des 500 parrainages. Il vient d'écrire une lettre à 30.000 maires : "J'ai besoin de votre parrainage", écrit Yannick Jadot, "c'est grâce à vous que les écologistes sont présents" dans le débat démocratique.
La note du débrief
18 sur 20 pour les auteurs du dernier rapport publié par le Haut conseil à l'égalité hommes / femmes. Les lois sur la parité ont marqué un vrai progrès ; 50% de femmes dans les conseils départementaux. Mais pour ce qui est des fonctions exécutives, là ce sont les hommes qui restent ultra-dominants. Ils conservent 90% des présidences de conseils départementaux, 83% des présidences de régions.
A quand les bonnes résolutions ?
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