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Le débrief politique. La primaire de la gauche va "déverouiller" la présidentielle, selon Cambadélis

Les cérémonies de voeux des politiques, Montebourg qui croit inspirer Trump et l'analyse politique de Cambadélis, le patron du PS. Tout ce qu'il ne fallait pas rater dans l'actualité politique du mercredi 4 janvier avec Yael Goosz. 

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Jean-Christophe Cambadélis, le Premier secrétaire du PS  (THOMAS SAMSON / AFP)

Marine Le Pen défend la liberté de la presse 

Il va falloir vous y habituer ; c'est la saison des voeux ! Et là mercredi 4 janvier, c'était ceux de Marine Le Pen qui donnait rendez-vous à son QG, L'escale. Roses bleues sans épine et pour une fois, la présidente du Front National n'a pas fait preuve d'agressivité contre le fameux "système médiatique." S'adressant aux journalistes, Marine Le Pen a déclaré : "Trop souvent, j'ai le sentiment de ne pas me reconnaître sous votre plume mais c'est votre liberté. Et je défends cette liberté."  "La volonté paie, j'en veux pour preuve ce qu'a obtenu Donald Trump avec l'usine Ford qui ne s'installera pas au Mexique" a ajouté Marine Le Pen. Sa campagne débutera vraiment les 4 et 5 février à Lyon ou la présidente du Front National présentera l'intégralité de ses propositions.

Quand Montebourg salue le patriotisme économique  

L'extrême droite n'est pas le seul parti à faire référence au patriotisme économique. Le protectionnisme version US a été salué aujourd'hui aussi par Arnaud Montebourg, chantre du made in France, qui estime avoir été précurseur. "Je vois que Donald Trump a utilisé les méthodes Montebourg, celle du volontarisme, de l'action politique dans le système économique" a expliqué très modestement Arnaud Montebourg, en présentant le détail de son programme. Il a par ailleurs précisé le volet économique de son projet : une relance budgétaire à 24,4 M d'euros par an, pour un taux de chômage qui redescendrait à 6,1 % en 2022, avec un taux de croissance annuel de 1,9 %, et une dette évaluée à 91,2 % du PIB. Cette précision peut surprendre, mais face aux 3 autres mousquetaires du PS. C'est cette carte-là que veut jouer Montebourg, passé par Bercy, celle de la crédibilité économique. 

Le revenu universel, une "utopie réaliste" pour Benoît Hamon 

La mesure est chiffrée par Arnaud Montebourg à plus de 500 milliards d'euros. Irréalisable ? Non, utopie réaliste, réplique Benoit Hamon, depuis le Pays basque où il fait campagne. "Que la gauche aujourd'hui passe plus de temps à dénoncer une bonne idée, ça en dit long sur le fait qu'on a renoncé au motif que c'est une utopie pas assez concrète" a souligné Benoît Hamon.

Polémique après le raccourci de Peillon sur les Juifs et les Musulmans  

Vincent Peillon a été interpellé par le Crif et unanimement critiqué depuis mardi soir pour une comparaison hasardeuse entre la stigmatisation des Juifs sous Vichy et celle des Musulmans aujourd'hui. "Si certains ont pu être blessés par cette confusion, cette contraction dans mon propos, j'en suis désolé. Comparaison n'est pas raison" a répondu Vincent Peillon sur franceinfo. "Je continue de dire que l'extrême droite d'aujourd'hui détourne les valeurs de la République pour s'attaquer à des catégories de la population et en particulier des Musulmans" a ajouté Vincent Peillon. 

Les voeux du patron du PS, Jean-Christiophe Cambadélis 

 

Dans l'émission Questions d'infos, comme tous les mercredis 20h35, sur LCP, en partenariat avec Le Monde, l'AFP et France Info, Jean-Christophe Cambadélis a présenté ses voeux. Des voeux pour la gauche ; pour lui ce n'est pas perdu. Le PS ne va pas mourir. Il peut même gagner, grâce à quoi ? A la dynamique de la primaire, paraît-il.  "Pourquoi on ne dit pas que le candidat qui sortira vainqueur de la primaire mettra en demeure Mr Mélenchon et Mr Macron de choisir de faire perdre la gauche ou de se mettre en demeure de soutenir le candidat ?" a lancé le Premier secrétaire du PS en ajoutant que, selon lui, "la primaire va dévérouiller la présidentielle."  En fait, Jean-Christophe Cambadélis part du postulat que le paysage politique est bloqué aujourd'hui en France. "Mr Filllon est prisonnier de l'électorat de droite, Marine Le Pen est prisonnière de l'extrême droite, Mr Macron est prisonnier de sa ligne ni de droite, ni de gauche et Mr Mélenchon est prisonnier d'une ligne anti-PS. Tout le monde est prisonnier d'une logique, donc personne n'arrive à créer de la dynamique" a expliqué Jean-Christophe Cambadélis. Et il dit n'avoir jamais vu "une présidentielle aussi bloquée donc ouverte."  Jean-Christophe Cambadélis refuse pour autant de dire pour qui il votera le 29 janvier, date du deuxième tour de la primaire de la gauche. 

La note du débrief 

6 sur 20 pour Ségolène Royal prise en flagrant délit de double discours. En fin de matinée, après le conseil des ministres, elle est en mode "peace and love."  À la question de ce qu'elle souhaite pour 2017, la ministre de l'Environnement a répondu : "De l'apaisement, de la paix, de l'harmonie (...) Moi je ne fais pas de politique politicienne" a lancé Ségolène Royal aux journalistes. Et pourtant, trois heures plus tôt sur France 2, c'était moins harmonieux. Elle a même tâclé Manuel Valls. "Il faut résister aux lobbys. Ca n'a pas toujours été le cas, souvenez-vous de l'accord donné par Manuel Valls pour les boues rouges en Méditerranée" a lancé la ministre avant de soutenir Emmanuel Macron en soulignant que "c'est quelqu'un qui est tourné vers le futur." 

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