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Le débrief politique. Valls recadre Hollande depuis le Canada

Au sommaire du débrief politique : François Hollande dans la tourmente après sa petite phrase sur la justice et les objectifs des sept candidats au débat de la primaire et du centre.

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Manuel Valls aux côté de Justin Trudeau à Ottawa (Canada) (AFP / LARS HAGBERG)

François Hollande recadré de toute part

Comment dilapider en une phrase son crédit de chef d'État, garant des institutions et de l'indépendance de la justice ? C'est l'exploit que vient de réaliser François Hollande, après ses confidences accordées aux journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme, auteurs de Un président ne devrait pas dire ça.

Dans ce livre, le président évoque la "lâcheté" des juges. Résultat : dès mercredi 12 octobre au soir, il a dû recevoir en catastrophe, les deux plus hauts magistrats du pays, afin de leur expliquer pourquoi ce qu'il dit en privé ne correspond pas à ses convictions exprimées en public. Jeudi 13 octobre au matin, deuxième humiliation à l'occasion de l'audience solennelle de rentrée, à la Cour de cassation : le procureur général a fait la leçon à François Hollande. "Ces outrances renouvelées à l'encontre du corps judiciaire posent un problème institutionnel", a tonné Bertrand Louvel.

À l'Assemblée nationale, l'opposition a également grogné. Le député Les Républicains, Georges Fenech, lui-même ancien magistrat, a interpellé le garde des Sceaux, indiquant voir dans la phrase de François Hollande, "une atteinte insupportable à l'indépendance de la justice et à sa dignité". 

Depuis le Canada, où il rencontrait son homologue Justin Trudeau, Manuel Valls riposte lui aussi. "Il faut de la pudeur, il faut de la hauteur de vue, il faut être sur les sujets qui intéressent les Français et concentrés sur une seule tâche : servir notre Patrie", a lancé le Premier ministre. Un président recadré par son Premier ministre, c'est inédit. 

Les sept objectifs des sept candidats du débat de la primaire

Les sept candidats qui débattront jeudi 13 octobre au soir dans le cadre de la primaire de la droite et du centre ont chacun des impératifs différents que l'on pourrait résumer en sept verbes. Pour Alain Juppé, c'est éviter : éviter un coup de sang, une mauvaise formule, une mimique désastreuse. Éviter de perdre des points. Nicolas Sarkozy, lui, veut au contraire en grapiller pour tenter de faire son retard. L'ancien chef de l'État veut faire passer un message : qu'il n'incarne pas l'alternance molle et qie l'identité heureuse n'est pas la solution. 

Pour François Fillon, c'est prouver. Prouver qu'il a le meilleur programme économique, lui qui veut incarner la rupture. Bruno Le Maire veut, lui, se relancer. Car s'il a progressé au moment de son entrée en campagne, le voilà en train de stagner. Objectif : se relancer en montrant qu'il a un projet complet... et pas uniquement un slogan, le "renouveau". Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, qui joue la modernité, c'est se démarquer. Pour Jean-François Copé, c'est se venger : l'ex-président de l'UMP veut régler ses comptes avec Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bygmalion. Pour Jean-Frédéric Poisson, l'objectif c'est tout bonnement d'exister, lui qui souffre d'un sérieux problème de notoriété. 

La note du débrief

Zéro pour Christine Boutin. Le 21 septembre, l'ancienne ministre avait tweeté la mort de Jacques Chirac. Elle avait mis quatre jours à l'effacer. Trois semaines plus tard, l'ancien président est de retour à son domicile... vivant ! Il poursuit sa convalescence après son hospitalisation à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

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