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Le débrief politique. Viry-Châtillon : après les violences, la polémique

Après l'agression dont ont été victimes quatre policiers samedi à Viry-Châtillon, les politiques ont réagi. L'opposition pour critiquer la politique sécuritaire du gouvernement qualifiée de "laxiste". 

Article rédigé par franceinfo, Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'une des deux voitures incendiées samedi à Viry-Chatillon, dans l'Essonne.  (THOMAS SAMSON / AFP)

Les images de ces policiers coincés dans leurs voitures en feu ont marqué les esprits. Quatre ont été blessés, dont deux grièvement par ce jet de cocktails Molotov près du quartier sensible de la Grande Borne à Viry-Châtillon, samedi 8 octobre. Manuel Valls et Bernard Cazeneuve se sont rendus sur place lundi 10 octobre pour afficher leur fermeté. "L'autorité de l'Etat sera assurée, il n'y a pas de zone de non-droit a prévenu le chef du gouvernement. Manuel Valls qui n'a pu s'empêcher de faire de la politique, un peu politicienne. 

Quand on supprime 13 000 postes et c'était le cas il y a quelques années, on en subit les conséquences

Manuel Valls

Manuel Valls a donc fait allusion aux suppressions de postes décidées quand Nicolas Sarkozy était président de la République. Pas du goût de l'opposition, adepte aussi de la récupération alors que Bernard Cazeneuve a parlé lundi matin de "sauvageons". Valérie Debord, l'une des porte-paroles du parti Les Républicains, estime que le ministre de l'Intérieur "ne comprend pas que cette réalité-là est le fruit de quatre années et demie de laxisme."  Et elle ajoute : "Il convient de montrer qu'il y a une réponse qui est celle de l'autorité et de la fermeté et ce n'est pas celle de Mr Cazeneuve." 

 

Nicolas Sarkozy a lui dénoncé dès dimanche 9 octobre, une "honte, un scandale." Pour Alain Juppé, "un Etat fort, c'est un Etat qui ne recule pas et met fin aux zones de non-droit". Alors que Marine Le Pen promet de "rétablir l'autorité sur chaque mètre carré du territoire national." L'autorité plus que jamais thème de campagne à l'approche des primaires et de la présidentielle...

Alain Juppé tâcle sévèrement Nicolas Sarkozy sur son blog 

Alain Juppé, ancien Premier Ministre et candidat à la primaire Les Républicains, publie sur son blog un billet au vitriol intitulé "du bon usage du référendum." Alors que Nicolas Sarkozy souhaite un référendum sur le regroupement familial et les fichés "S", Alain Juppé l'accuse d'aborder les sujets "par le petit bout de la lorgnette."  "Veut-on faire la courte échelle au Front National" fait-il mine de s'interroger en formulant davantage une réponse qu'une question.

Benoit Hamon, loin derrière Arnaud Montebourg et François Hollande 

Et selon un sondage BVA publié la semaine dernière, Benoit Hamon est crédité de 14% des intentions de vote au 1er tour de la primaire, loin derrière Arnaud Montebourg, 33% et François Hollande 43%. Mais, au second tour, Arnaud Montebourg l'emporterait sur François Hollande. La question du report de voix est donc essentielle. D'où la prudence sans doute de Benoit Hamon. Si Arnaud Montebourg espère vraiment être roi, lui est dans la position du faiseur de roi.

La note du débrief 

Pas bonne, mais alors pas bonne du tout. C'est même un zéro pointé pour Gérald Darmanin, coordinateur de la campagne de Nicolas Sarkozy.  Dimanche, à la tribune, lors du meeting de Nicolas Sarkozy au Zénith de Paris, il a déclaré : "On nous dit les électeurs de gauche vont voter à la primaire de la gauche. Et bien moi, dans ma région, les Hauts-de-France, ils ne sont venus ni aux municipales, ni aux cantonales ni aux régionales".  Le "chauffeur de salle" de Nicolas Sarkozy a juste oublié que Christian Estrosi dans le Sud-est et Xavier Bertrand dans le Nord ont été élus avec les voix de la gauche contre le FN aux régionales. Gérald Darmanin le sait pourtant très bien. Il est vice-Président du conseil régional des Hauts-de-France.

 

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