Airbnb : durcissement en vue pour le régime fiscal de ces locations

Les locations Airbnb sont dans le viseur des parlementaires. Ce week-end les sénateurs se sont attaqués à la niche fiscale de ces meublés touristiques.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les locations Airbnb sont dans le viseur des parlementaires. Photo d'illustration. (LP/ JEAN NICHOLAS GUILLO / MAXPPP)

C’était à l’occasion du débat sur le budget, samedi 25 novembre dans la soirée. Le sénat a retenu un amendement de Max Brisson, élu LR de Biarritz qui réduit l’abattement dont bénéficient ces locations. Aujourd’hui, les biens touristiques classés proposés à la location, via des plateformes comme Airbnb, bénéficient d’un système d’imposition très avantageux : 71% d’abattement sur les loyers perçus avec Airbnb, contre 50% pour les meublés classiques et seulement 30% pour les locations classiques vides.

Autant dire que cela pousse les propriétaires à préférer louer leurs biens sur ces plateformes, à la nuit ou à la semaine à des tarifs plus élevés qu'en location classique, au mois, ou à l'année. C'est tellement attrayant qu’il y a presque 800 000 logements loués via ces plateformes, trois fois plus qu’en 2016. Cette progression fulgurante déstabilise le marché immobilier notamment dans les zones dites tendues, là où il y a peu de logements disponibles, comme dans les stations touristiques, ça crée des tensions, car les habitants n’arrivent plus à se loger.

Les sénateurs ont tout simplement aligné le régime fiscal Airbnb sur celui des locations normales avec un abattement de 30% dans les zones tendues, en y ajoutant, une limite : ne pas dépasser 15 000 euros de recettes. Et dans les zones rurales les sénateurs ont aussi maintenu un régime dérogatoire, mais avec un taux d’abattement un peu plus élevé.

Mais cette proposition ne va pas rester en l'état dans le texte final car le gouvernement la trouve beaucoup trop radicale. Certes, l’exécutif souhaite lui aussi revoir le régime fiscal de ces locations Airbnb, car il voit bien que dans certaines zones, ce n'est plus tenable, mais il travaille sur une proposition plus souple. Il y aura des différences selon les zones et les biens, mais globalement l’abattement fiscal se situerait plutôt autour de 50% avec un plafond assez élevé, mais autour de 70 000 euros de revenus.

Des changements possibles dès 2024

Pour l’exécutif, ces locations Airbnb ne doivent pas être trop durement bridées car dans certaines régions elles dopent le tourisme. Il y a une dizaine de jours, l’exécutif a lancé une mission parlementaire sur la fiscalité de ces locations, dont les conclusions doivent être rendues en début d’année prochaine. En attendant, le gouvernement prévoit de réintroduire un amendement dans le budget, quand il reviendra à l’Assemblée et comme ce texte sera sans doute adopté via un 49.3, on est presque sûrs que, dès l'an prochain, louer son bien en Airbnb sera, en tout cas, un peu moins intéressant pour les propriétaires qu’aujourd’hui.

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