Assurance chômage : les Français sont plutôt favorables à un durcissement des règles, selon une enquête

Les chiffres de cette édition 2023 montrent que pour près d’un Français sur deux, la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi est trop longue. Cela a de quoi conforter Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie qui propose de la raccourcir, notamment pour les seniors. Un autre enseignement de cette enquête est que 40% des sondés jugent que le montant des indemnisations versées est trop élevé, ce qui engendrerait un frein au retour à l’emploi.

Ils estiment donc que le système est trop généreux, alors même qu’en réalité, les Français ne connaissent pas bien le dispositif. Quand on les interroge un peu plus précisément, à peine plus d'un tiers est capable de dire combien touche en moyenne un demandeur d’emploi.

Le regard des Français est souvent teinté de soupçon par rapport aux demandeurs d'emploi. La moitié estime ainsi que les chômeurs sont un peu responsables de leur situation et ils sont aussi un sur deux à penser que la plupart des chômeurs ne recherchent pas vraiment un emploi.

Un regard sur le chômage moins sévère

Cependant, ce jugement n’est pas nouveau et il s'est même légèrement adouci, cette année, par rapport aux précédents baromètres. Selon l'enquête, les Français sont un peu moins critiques parce qu'ils considèrent que le marché de l’emploi se dégrade, ce qui les amène à être un peu moins sévères.

Le chômage n’est plus la première préoccupation des Français comme dans les années 2010, mais le baromètre met en lumière un certain pessimisme et une perception assez sombre du marché de l’emploi. Il est difficile de leur donner tort puisque ces derniers mois, le taux de chômage remonte et avec le ralentissement de l’activité, il devrait encore progresser l’an prochain.

De plus, Pôle emploi va faire sa mue, car, dès le 1er janvier, il va devenir France Travail. Avec ce changement, le gouvernement veut créer un guichet unique de l’emploi qui devra accueillir tous les chômeurs, mais aussi tous les allocataires du RSA. Ils devront ainsi obligatoirement s’inscrire et effectuer une quinzaine d’heures d’activité ou de formation par semaine.

Cette mesure promet d’ailleurs, de faire remonter mécaniquement la courbe du chômage puisqu’il y aura plus d’inscrits. Il n’empêche, qu'avec France Travail, l’exécutif espère au contraire atteindre le plein-emploi à la fin du quinquennat.