Bourse : comment expliquer l'envolée du CAC 40, qui dépasse les 8000 points ?
Le CAC 40 a dépassé pour la première fois le pic symbolique des 8000 points, jeudi 7 mars à la bourse de Paris, porté par les très bons résultats, en 2023, des entreprises françaises cotées comme Axa, Carrefour, LVMH, TotalEnergies, Orange, Véolia, BNP. En cumulé, tous ces groupes ont généré 147 milliards d’euros de profits l’an dernier. Leurs cours de bourse ne cessent de progresser : +5,5% depuis janvier, après 16% en 2023. En fait, depuis le covid, le niveau du CAC 40 a doublé !
Les différentes crises telles que le covid, la guerre en Ukraine, ou l’inflation ont été des accélérateurs de changement. Ces groupes ont passé en revue leurs coûts, parfois réorienté leur activité, mis le paquet sur la digitalisation. Le secteur du luxe, avec l’Oréal, ou Hermès a beaucoup progressé, pareil du côté des banques avec Société générale, et le Crédit agricole. L’automobile - Stellantis et Renault- aussi affiche de bons résultats, mais c’est TotalÉnergies qui réalise le plus gros bénéfice.
La transformation technologique liée à l’intelligence artificielle porte les investisseurs qui voient une promesse, une opportunité pour que ces grandes entreprises engrangent encore plus de bénéfices. Des investisseurs parient aussi sur une baisse des taux d’intérêt, qui aideront les entreprises à améliorer encore leurs marges.
L'avantage des aides du gouvernement
Même si ces derniers mois, l’économie française ralentit, ces géants tricolores font la plupart de leurs bénéfices à l’étranger. Leur marché est souvent très décorrélé de l’hexagone. Le fait d’être françaises reste néanmoins un avantage pour ces entreprises. Prendre des actions dans ces groupes est vu comme un placement sûr, parce qu’ils bénéficient en quelque sorte de garanties. L’État les a beaucoup soutenus pendant la crise de l’énergie ou le Covid, avec du chômage partiel ou différentes aides. Pour le gouvernement, la bonne santé de nos champions est essentielle afin de maintenir les emplois, de faire vivre les sous-traitants et donc porter la croissance.
Ces bons résultats du CAC 40 risquent pourtant de faire polémique. Surtout quand le gouvernement cherche jusqu’à 30 milliards d’euros ces deux prochaines années. Ces profits records du CAC 40 vont, à coup sûr, alimenter les débats sur les aides aux entreprises, la taxation des dividendes, la nécessité ou non de mettre un impôt sur les superprofits.
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