Budget, retraites.... les dossiers qui attendent Michel Barnier, nouveau Premier ministre
Pour le nouveau Premier ministre, le budget de l’État sera la priorité, car il doit être déposé le 1er octobre au Parlement, pour être examiné à l'Assemblée et voté, en dernière lecture, au plus tard le 31 décembre. Il n'y a donc pas de temps à perdre. Une nouvelle contrainte s'est d'ailleurs ajoutée. Ce budget devra prendre en compte un déficit plus grave que prévu, atteignant 5,6 % du PIB à la fin de l’année 2024. C'est "une dette financière sur laquelle il faudra dire la vérité", a souligné Michel Barnier, jeudi 5 septembre, lors de la passation de pouvoir.
Un budget préparé par Bercy
À cause de l'urgence, les équipes de Bruno Le Maire ont préparé une trame. Bercy a travaillé cet été sur un budget dans l’esprit de celui de 2024, mais avec tout de même plus de 15 milliards d’euros d’économie supplémentaires. Même si Michel Barnier a promis de mettre sa patte et parle de rupture, il devrait largement reprendre cette copie. Il ne faut donc pas s’attendre à d’importantes modifications, comme des hausses d’impôts ou une taxation des plus riches.
Reste que défendre ce budget à l’Assemblée sera le baptême du feu de Michel Barnier. Il faudra aussi le défendre auprès de nos partenaires européens. En la matière, l’expérience Michel Barnier à Bruxelles sera certainement utile pour plaider la cause française.
En attendant, la nomination du nouveau locataire de Matignon rassure les milieux économiques. Les marchés, les investisseurs, mais aussi les patrons, tous craignaient que la politique de l’offre ne soit remise en cause, ils sont donc soulagés. Michel Barnier devrait rester dans la ligne macroniste, lui qui militait dès 2020 pour soutenir encore un peu plus les entreprises en baissant les impôts de production.
Le dossier explosif des retraites
Même si Michel Barnier n’en a pas parlé dans sa "to do liste" lors de la passation de pouvoir, il va être obligé de traiter rapidement le dossier des retraites. Le RN a en effet prévu d’utiliser sa niche parlementaire pour demander l’abrogation de la dernière réforme. Cela va donc arriver très vite, cet automne, sachant qu'abroger la réforme est aussi une des priorités du Nouveau Front populaire.
Aucun doute que Michel Barnier qui militait pour un recul de l’âge de départ jusqu’à 65 ans va batailler pour la maintenir, en concédant peut-être quelques aménagements à la marge – sur la pénibilité notamment. Mais cela ne suffira pas à contenter les syndicats qui l’attendent de pied de ferme, même s’ils ont entendu Michel Barnier leur promettre d’être à l’écoute des partenaires sociaux. Ils espèrent d’ailleurs être reçus rapidement par le nouveau Premier ministre, qui s’est engagé à répondre aux colères, et aux souffrances des Français.
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