Covid-19 : le "quoi qu'il en coûte" continue encore et encore
Face à la crise, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie joue une nouvelle fois les pompiers et essaie d’éteindre l’incendie. Jeudi, pour soutenir l’économie, il a présenté une série de nouvelles aides.
Quels que soient le secteur et la taille des entreprises, personne ne sera oublié, a répété le ministre Bruno Le Maire, qui veut éviter les faillites en cascade. Cela commence par les restaurateurs qui font de la vente à emporter et dont l’activité va être encore limitée avec un couvre-feu partout à 18 heures : le produit de ces ventes et les livraisons à domicile ne seront pas comptabilisés pour le calcul des aides.
Les entreprises fragilisées alors même qu’elles ne sont pas fermées, comme les brasseurs, les blanchisseurs, les torréfacteurs, pourront obtenir une compensation allant jusqu’à 20% de leur chiffre d’affaires. Un soutien spécifique est aussi prévu pour les viticulteurs, qui en plus de la crise, voient leurs produits surtaxés par les Américains en raison du conflit Airbus-Boeing : ils pourront avoir jusqu'à 200 000 euros par mois.
Un geste pour les plus grosses structures, étranglées par leurs coûts fixes
Les grands hôtels, traiteurs, clubs de sports, sont souvent plombés par leurs loyers. De fait, le gouvernement s’est engagé, jeudi 14 janvier, à prendre en charge, sous certaines conditions, jusqu’à 70% de ces coûts fixes.
C’est une façon de rectifier le tir : le système de crédit d’impôts mis en place par Bercy il y a quelques mois pour inciter les propriétaires à faire des ristournes aux entreprises locataires ne fonctionne pas, et le fonds de solidarité élargi en novembre ne suffit plus.
Enfin, c’est un ouf de soulagement pour les 630 000 entreprises qui ont contracté un prêt garanti par l’État. Elles gagnent, de droit, un an de plus, avant de commencer à rembourser. Les banques ont accepté un report automatique. Et côté salariés, le chômage partiel est prolongé à des conditions généreuses jusqu’en mars pour certaines entreprises. Plus de trois millions d’actifs sont concernés.
Le gouvernement sort de nouveau le chéquier sans regarder.
Le "quoi qu’il en coûte" continue de plus belle
On reste dans "l’argent magique". L’exécutif rajoute quatre milliards d’euros d’aides par mois. Cela représente 0,2 % du PIB, notre Produit intérieur brut.
La question, c’est comment va-t-on payer tout cela collectivement in fine ? Bruno Le Maire a redit qu’il n’y aurait pas de hausses d’impôts. Pas d’autre choix alors que de continuer à nous endetter. Les taux d’intérêts sont bas, mais rappelons qu’avant ces nouvelles annonces, il était déjà prévu que la dette de la France dépasse les 120% du PIB cette année.
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