Économie : avec une situation politique figée, la France risque de perdre du terrain
C'est une crainte, ou plutôt un avertissement. Avant de quitter son ministère de l'Économie et des Finances où il sera resté sept ans, Bruno Le Maire alerte sur "la nouvelle donne politique" issue des résultats des élections législatives, dimanche 7 juillet, qui constitue, selon lui, un risque de déclin économique de la France. En cause, le fait qu’aucun camp politique ne parvienne à dégager une majorité absolue, mais aussi la crainte que le programme du Nouveau Front populaire, qu’il qualifie d’exorbitant et d’inefficace, soit appliqué.
Le ministre met en garde contre un éventuel décrochage de la France. Une inquiétude largement partagée par le Medef, qui estime que cette situation politique périlleuse intervient au pire moment : la croissance est faible et les défaillances d’entreprises sont en hausse. Selon l’organisation patronale, depuis l'annonce de la dissolution, l'économie française est "en glaciation". Cette situation risque de durer parce que l’on voit bien qu’avec le maintien de Gabriel Attal à Matignon, la situation politique ne va pas se décanter tout de suite. Il va probablement falloir attendre des jours, voire des semaines. Nous allons entrer dans une forme d’attente, dans la gestion des affaires courantes, sans politique économique lisible et claire, sans aucune impulsion. En clair, tout ce que détestent les investisseurs et patrons. Ce ralentissement de l’activité promet d’être préjudiciable pour l’influence, l’attractivité de la France à l’étranger.
La crainte de voir les investisseurs se détourner de la France
Les investisseurs vont se détourner de l’hexagone, alors que, ces dernières années, avec des opérations comme Choose France, destinées à attirer les entreprises étrangères, la France était devenue un pays très attractif. Le pays le plus attractif même devant l’Angleterre et l’Allemagne.. Désormais, les choses risquent de changer, surtout que l’Angleterre, par exemple, fait le chemin inverse, en mettant au pouvoir des travaillistes. Les investisseurs choisiront plutôt d’aller chez nos voisins pour construire des usines, implanter des sites, et créer des emplois.
Il y a des chances que la France perde du crédit en Europe. Un de nos atouts, par exemple, c’est notre capacité à produire de l’énergie décarbonée pas trop cher, grâce au nucléaire. Si on a un pays traversé par des clans politiques qui ne parviennent pas à se mettre d’accord sur le sujet, quid des futurs réacteurs ? C’est un exemple, mais il y en a plein d’autres dans l’industrie. Ce statu quo politique promet de nous handicaper dans la concurrence internationale. Nos compétiteurs, les États-Unis, la Chine ne vont pas nous attendre et ce qui guette, c’est bien le déclassement.
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