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Économie : l'inflation va s'installer jusqu'à fin 2022, selon Bruno Le Maire

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, table sur une inflation qui ne ralentira pas avant la fin 2022. Pourquoi cela va durer aussi longtemps ? Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances à la sortie du Conseil des ministres à l'Élysée, le 17 novembre 2021. (LUDOVIC MARIN / AFP)

L’inflation, soit la hausse des prix, va se poursuivre toute l’année prochaine. C'est une prévision signée du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, lors d'une audition par la commission des Affaires économiques du Sénat. Les tensions sur les matières premières, comme le pétrole, le gaz, l’acier, le blé sont si importantes qu’elles ne vont pas se régler en quelques mois. Tout le monde cherche à en acheter et il n’y a pas de stocks.

Après le choc du Covid-19, toutes les économies sont reparties bien plus fort que prévu. Or, il faut du temps aux chaines d’approvisionnement, de transport, pour se réorganiser. Surtout que dans certaines zones, comme en Chine ou au Vietnam, la situation sanitaire est loin d’être stabilisée. Il y a des reconfinements, des usines qui referment, ce qui perturbe encore la production. De fait, la demande promet d’être encore supérieure à l’offre pendant quelques temps, ce qui entraîne une flambée des tarifs. 

Voilà pourquoi Bruno Le Maire assure que cette hausse des prix durera bien plusieurs mois, jusqu’à fin 2022. En France, l’inflation a atteint en octobre 2,6% en un an, mais la plupart des pays sont touchés : +4% dans la zone euro, plus de 6% aux États-Unis.  

Un geste salarial... à l'embauche

Bruno Le Maire demande aux entreprises de faire un effort et selon Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, elles devraient être nombreuses, cette année, à faire un geste salarial. Mais, ne nous y trompons pas, elles le feront surtout pour attirer les candidats, quand elles ont du mal à recruter. C’est le cas de l’hôtellerie restauration où s’ouvre une négociation jeudi 18 novembre. Les employeurs sont prêts à aller jusqu’à 9% d’augmentation pour attirer de la main-d’œuvre.

Mais c’est loin d’être le cas partout. Pourtant, les grandes entreprises engrangent de bons résultats cette année, mais vont-elles pour autant redistribuer leurs gains aux salariés ? Dans les structures plus petites, les employeurs ont souvent moins de marges de manœuvre. Il risque donc d’y avoir des déçus. 

Il y a déjà eu ici et là des mobilisations pour les salaires, apr exemple chez Decathlon, Labeyrie, ou à la SNCF. À l’approche de l’élection présidentielle, le gouvernement surveille de près ce sujet. Et c’est bien pour aider les Français à préserver leur pouvoir d’achat qu’il met en place une "prime inflation" de 100 euros. Près de 38 millions de personnes doivent en bénéficier d’ici mars prochain.

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