Energie : avec la hausse des prix du gaz, Engie engrange des bénéfices

Engie enregistre une progression de 85% du chiffre d’affaires depuis le début de l’année – l’ex-GDF Suez qui est une des rares entreprises du CAC 40 dirigée par une femme, Catherine MacGregor. Engie bénéficie d’une conjoncture très favorable avec la flambée des prix du gaz, mais le groupe explique ses bons résultats par sa bonne gestion des risques, des stocks, des livraisons dans un marché tendu et très concurrentiel en ce moment à cause de la guerre en Ukraine.

Engie a ces derniers mois diversifié ses approvisionnements : la Russie, qui comptait pour 20% de ses commandes, ne représente désormais qu’une part très faible,"insignifiante" dit Catherine MacGregor. Engie se fournit surtout auprès de la Norvège, des États-Unis, de l’Algérie. Étant donné le contexte, ses bons résultats devraient se poursuivre les semaines à venir. Engie espère à la fin de l’année atteindre les cinq milliards d’euros de bénéfices.

Une part pour les salariés, une part pour les clients

Ses salariés devraient en profiter. Le groupe, dont l’État français détient encore 24% du capital va verser une prime exceptionnelle de 1 500 euros à ses 100 000 salariés dans le monde. Sachant que ses employés qui dépendent de la branche des industries de l’énergie vont par ailleurs avoir 5% d’augmentation cette année et qu’au sein de l’entreprise, Engie négocie actuellement les rémunérations.

Les clients d'Engie vont aussi bénéficier des bons résultats. Engie s’est engagé à aider ses clients les plus modestes, ceux qui touchent le chèque énergie du gouvernement, et à rajouter 100 euros. Ces chèques sont d’ailleurs versés en ce moment. Près de 900 000 clients Engie devraient donc profiter de cette rallonge.

Pour le reste, le groupe assure qu’il va investir une partie de ses bénéfices dans les énergies renouvelables. Il faut dire qu’il doit trouver d’autres sources de revenus car ses gros clients, pour l’essentiel des entreprises, ont déjà réduit leur consommation de gaz, de 20 ou 30% ce dernier trimestre. Pour limiter les coûts, beaucoup d’industriels ont réduit leur production, ralenti les usines. Si Engie s’en félicite, car c’est bon pour la planète, cela questionne évidemment son business model.