Guerre en Ukraine : quelles conséquences pour le secteur de l'immobilier et de la construction ?
Il n’y a pas que sur le gaz et le pétrole. La guerre en Ukraine a aussi d’importantes conséquences sur le marché de l’immobilier et de la construction. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Cuivre, bois, tuiles, les matériaux sont de plus en plus chers. Ils avaient déjà augmenté avant la guerre car la pandémie avait bouleversé les chaines de logistique, et il y avait des pénuries. Mais le conflit fait littéralement flamber les cours. La Russie est le deuxième producteur d'aluminium et pour la première fois, la tonne dépasse les 4 000 dollars.
Conséquence directe : le prix des fenêtres et des pergolas s’envole. Pareil pour l’acier, le grillage et les tiges servent au béton armé, essentiel dans la construction. La Russie et l’Ukraine sont d’importants fournisseurs. Avec la guerre, les commandes ont été stoppées. Sans compter que le cours du pétrole poursuit toujours sa hausse. Ce qui fait enfler le prix du transport. On l’a vu mardi 8mars : tout de suite après l’annonce de Joe Biden d’un embargo sur le pétrole russe, le cours bondissait de 5%. Résultat : le coût des rénovations, mais aussi des constructions de logements neufs va augmenter .
Impossible de prévoir de combien sera la hausse, justement, et c’est bien le problème. Ces flambées des prix sont tellement rapides et importantes que les constructeurs, les promoteurs, les entrepreneurs du bâtiment ont de plus en plus de mal à établir des devis. Ils ont peur de s’engager sur des prix qui dans quelques mois auront doublé, voire triplé, et donc de travailler à perte.
L'immobilier en crise
Il va être aussi de plus en plus difficile d’acheter un logement parce que le contexte d’inflation, forcément, va peser. Comme les ménages vont dépenser plus pour l’alimentation, l’essence, etc, ils vont avoir moins d’argent pour tout ce qui touche au logement : payer un crédit pour les propriétaires ou un loyer pour les locataires. En plus dans ce contexte de guerre, les banquiers risquent d’être encore un peu plus sélectifs pour accorder des crédits immobiliers car ils ne savent pas comment la situation économique va évoluer.
Les taux d’intérêt ont déjà progressé depuis le début de l’année – il faut compter désormais 1,2 % sur 20 ans, contre 1% l’an dernier, selon le courtier Meilleur taux. De quoi réduire encore un peu plus les marges de manoeuvre des Français.
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