Immobilier : les taux d'intérêt s'envolent, les emprunteurs en font les frais
C’est une mauvaise nouvelle pour tous ceux qui rêvent d’acheter un appartement ou une maison. À cause de la hausse des taux d’intérêt, ils doivent souvent revoir leur projet. Le décryptage éco de Fanny Guinochet
La hausse des taux oblige à acheter plus petit et parfois même à renoncer à devenir propriétaire. Les taux d’intérêt se sont envolés ces derniers mois et ça va très très vite : pour un emprunt sur 20 ans, il faut aujourd’hui compter sur un taux moyen à 1,9 %, alors que c’était 1,7 % au début de l’été et autour de 1 % en janvier dernier. Surtout, ce n’est pas terminé ! Selon le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, les taux de crédits devraient monter jusqu’à 2, voire 3 % d’ici la fin de l’année.
En cause : la reprise post-Covid, la guerre en Ukraine, le contexte d’inflation... La plupart des banques centrales européennes et américaines ont augmenté leurs taux et c’est l’effet domino. Ces hausses se répercutent sur les clients, les ménages, les entreprises. C’est la fin de l’argent gratuit !
"Taux d'éviction"
Aujourd’hui, les banques passent au crible vos revenus et votre apport. Le taux d'usure, soit le seuil maximum au-delà duquel une banque ne peut pas vous prêter de l'argent sans s'exposer à des pénalités, est un baromètre. L’objectif, à l’origine, est de protéger les emprunteurs, d’éviter que les établissements bancaires prêtent trop d’argent à des ménages qui ne pourraient pas rembourser et se trouveraient acculés. Mais le problème est que ce taux d’usure est aujourd’hui devenu tellement contraignant que de plus en plus de dossiers sont refusés. Ces taux deviennent des taux d'éviction.
Il y a également un "effet ciseau" car le prix de l'immobilier, eux, ne baissent pas. Les tarifs de la pierre restent encore très hauts, notamment dans les grandes villes. À Paris, par exemple, le prix moyen du mètre carré dépasse encore les 10 000 euros. Selon le site meilleursagents.com, la capitale pourrait voir ses prix chuter d'ici un an. Idem à Lyon ou à Toulouse. À l'inverse, les tarifs pourraient augmenter à Marseille, Rennes ou Strasbourg.
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