Immobilier : octroi de prêt compliqué, taux d'intérêt élevés... le marché est toujours grippé
Le repli est colossal, si on prend les seules données du mois de novembre 2023, que la Banque de France a publié, lundi 8 janvier 2024, on observe une chute des crédits pour l’habitat, de plus de 8,5 milliards d’euros. Alors que cette même institution tablait plutôt sur une reprise, donc une hausse du nombre de prêts accordés pour le mois de novembre. La Banque de France pensait que les conditions d’octroi allaient se desserrer et que ça allait repartir, mais dans les faits, c’est tout l’inverse.
De nombreux ménages, même avec de l’épargne, ont vu leurs dossiers recalés et ont été contraints de reporter leurs achats. En cause, toujours cette hausse des taux d’intérêt, en 2023, dont on a beaucoup parlée. En moyenne les taux sont au-dessus de 4% pour des demandes sur 20 ans, soit deux points de plus qu’en début 2023.
Cette année, on peut s'attendre à une bonne nouvelle, selon le gouverneur de la Banque de France, Villeroy de Galhau, sauf choc, il n’y aura pas de nouvelles hausses de taux. La baisse des taux devrait même s’amorcer, mais, attention, plutôt au deuxième trimestre, donc à partir de cet été. En fait comme l’inflation ralentit, les banques centrales n’augmentent plus leurs taux directeurs pour la juguler, c’est ce que fait la Banque centrale européenne.
Mais il faut être un peu patients, car il faut le temps que les établissements financiers commerciaux (la Société générale, BNP...), en d'autres termes les banques auprès desquelles on effectue ses demandes de prêts, répercutent ces décisions. Il faudra, également, observer le niveau de cette baisse. Elle pourrait ne pas être suffisamment importante pour relancer un marché immobilier totalement grippé.
Des suppressions d'emplois redoutées dans le secteur
Ce qui pourrait relancer le marché, ce serait une véritable baisse des prix de l’immobilier, mais c’est un peu le problème, elle tarde à venir. Notamment parce que les vendeurs ont du mal à revoir leurs tarifs, à moins d’être acculés, ils préfèrent attendre.
Et côté construction neuve, ce n’est guère mieux. Comme les acheteurs n’arrivent pas à avoir leurs crédits, la demande faiblit. Donc les promoteurs s’adaptent, réduisent la voilure, diminuent le nombre de programmes. De ce fait, ce sont les emplois qui sont impactés. Les promoteurs ne renouvellent plus les contrats en CDD, et pour certains, commencent même à licencier. En ce début d’année, les professionnels du bâtiment et du logement tirent la sonnette d’alarme. Ils devraient être reçus très prochainement par le ministre de l’Économie pour trouver des solutions.
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