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Guerre en Ukraine, inflation, crise sociale... Le coup de blues des grands patrons du CAC 40

Selon une réunion de l’association patronale (Afep) qui regroupe tout le CAC 40, réalisée en toute discrétion, les grands patrons s'inquiètent de la situation sociale. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Manifestation contre la vie chère et l'inaction climatique, à Paris, le 16 octobre 2022. (JULIEN DE ROSA / AFP)

L’Association française des entreprises privées (Afep) est un cercle fermé, discret, connue pour son lobbying puissant. Elle regroupe tous les poids-lourds de notre économie : L’oréal, LVMH, Dassault, Air liquide, BNP, etc. À ce petit déjeuner mercredi 12 octobre, il y avait comme d’habitude, la plupart des dirigeants. Précisons que Patrick Pouyanné, le patron de Total n’était pas là.

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Et comme toujours, chacun donne la tendance, son sentiment vis-à-vis de la situation économique, sociale, politique. Là, contrairement à d’habitude, c’est une vision très noire qui est ressortie. Un avenir "presque apocalyptique", nous confiait un participant, alors que ces derniers mois, c’était plutôt le contraire : ces patrons avaient le moral. Certes, la guerre en Ukraine compliquait le business, mais quand même ils étaient sur une dynamique de reprise.

Le contexte social, avec les grèves, inquiète ces patrons. Ils craignent une contagion sociale, avec des dérapages. Tous restent traumatisés par la crise des "gilets jaunes", des dérapages violents et les images désastreuses de la France à l’étranger. Pour eux, se pose de façon immédiate la question d’augmenter les salaires, surtout que l’inflation va durer.

La délocalisation de nouveau étudiée

Mais au-delà de l’ambiance sociale, tous anticipent une année 2023 très dure : avec des prix de l’énergie encore très hauts, mais aussi des problèmes d'approvisionnement de matières premières, surtout qu’il y a beaucoup d’incertitudes. En Chine, Xi Jingping tient son congrès, et la croissance ne va pas dépasser 2%. La Chine ne pourra pas être la locomotive de la reprise comme en 2008. Pour ces patrons, l’Europe apparaît encore très fragile. 

Jusqu’à quand le gouvernement va-t-il tenir sa politique pro-business ? Regardons les débats à l’Assemblée nationale autour du Budget : des mesures peu favorables aux entrepreneurs sont passées, comme la taxe sur les superdividendes, y compris avec des votes de la majorité Renaissance. Aussi, dans ce contexte, un certain nombre de grands patrons réfléchissent non pas à relocaliser leur production mais bien de nouveau à délocaliser. Ils regardent désormais du coté du Maroc, du Brésil, ou des États-Unis.

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