L'économie de demain ou le 4.0
L’internet a déjà commencé à bouleverser nos vies mais ce n’est qu’un début dans un monde du travail qui a déjà beaucoup changé, de la machine à vapeur, à l’électronique en passant par l’électricité. On parle là d’une quatrième révolution, des start-up, scale-up, et autre industrie connectée. Les start-up, ces jeunes pousses qui fleurissent autour de technologies de l’information et de la communication, les TIC, on les connaît. La France est plutôt bien placée,avec environ 1.500 start-up à Paris, autant que dans toute l’Allemagne. Quand elles grandissent, comme le français Deezer qui vient d’entrer en bourse, on les appelle scale-up. L’industrie 4.0 où les usines du futur, ce sont des entreprises traditionnelles mais hyperconnectées, en réseau, sans hiérarchie pyramidale, avec des robots ou des imprimantes 3D, propres et économes en matières premières. L’Allemagne a mobilisé beaucoup d’argent public et privé sur cette industrie 4.0 , la France s’y met aussi ,quinze usines intelligentes devraient bientôt voir le jour. Les Etats-Unis, la Grande Bretagne et l’Italie sont aussi dans la course.
L’entreprise du futur est déjà là
Une des usines Siemens est déjà aux trois quarts connectée, comme Presta France à Florange en Moselle. Addidas va lancer dès l’an prochain la Speedfactory. La marque va travailler avec un spécialiste de l’ingénérie industrielle, une société de robotique, un institut de recherche et un institut spécialisé dans le textile. A Ansbach en Bavière, là où les deux frères Dassler ont fabriqué leurs premières baskets dans les années 20, vos chaussures vont désormais se fabriquer toutes seules. L’objectif c’est de faire la nique à Nike sur ce marché. Donc fini la fabrication en Asie et la destruction des emplois en Europe, on relocalise. On se rapproche du client. On s’appuie sur la demande et non plus sur l’offre. Vos baskets ne seront plus celles de tout le monde, mais fabriquées rien que pour vous. Il s’agit d’alléger les coûts de transport, de livraison, d’assemblage. L’Allemagne considère que le 4.0 pourrait apporter 250 milliards d’euros de valeur ajoutée dans les dix ans qui viennent.
Le monde du travail en mutation
Si ça booste déjà la compétitivité des entreprises comme chez Siemens, ce 4.0 pose des questions esssentielles. D’abord pour l’emploi, les détracteurs disent que ça va en supprimer trois fois plus que cela n’en crééra. Les salariés devront aussi être hyper spécialisés, dans les TIC, et on pourra sans doute travailer tout le temps et partout. De gros changements déjà en marche. En Allemagne, comme d’habitude la réflexion est menée avec les syndicats. En France, aussi. Question essentielle aussi la protection des données, et notamment les données des entreprises jalouses de leurs secrets de fabrication. Et avec internet, on est en droit de s’interroger sur la confidentialité, et pour les entreprises et pour les clients. Quoi qu’il en soit, on doit prendre le virage sous peine de se retrouver à la traine. Entre la France et l’Allemagne, on y réfléchit sérieusement pour être moteur en Europe. Ce mouvement est en marche sans qu’on s’en aperçoive vraiment, comme au début des années 80, quand on nous parlait des autoroutes de l’information, c’est-à-dire d’internet ….
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