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Le décryptage éco. Après le Dieselgate, où est en Volkswagen ?

Le Dieselgate, le scandale des moteurs truqués, a déjà coûté 15 milliards de dollars à Volkswagen pour indemniser les propriétaires des véhicules concernés.

Article rédigé par franceinfo, Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des enseignes Volkswagen à Colma en Californie, le 18 novembre 2016. (JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

L’année dernière avait été une annus horribilis pour Volkswagen, celle du Dieselgate, le scandale des moteurs truqués révélé à l’automne 2015. Un scandale qui lui coûte déjà 15 milliards de dollars pour indemniser les propriétaires du demi-million de véhicules Volkswagen concernés. Mais l’addition se corse encore et cette fin d’année n’est pas meilleure que la précédente.

Le prix du mensonge de Volkswagen s’est encore élevé. Pour avoir introduit des logiciels truqueurs dans les moteurs de la seule marque Volkswagen, l’addition était déjà colossale. Et  ça continue : la firme allemande va devoir débourser un million de dollars supplémentaires pour 80 000 nouveaux véhicules, notamment des marques Porsche et Audi.  Et ça n’est pas tout, puisqu’au Canada aussi des plaintes avaient été déposées. Il en coûtera à VW deux milliards de dollars supplémentaires pour indemniser les 105 000 automobilistes canadiens concernés. L’entreprise montrée en exemple pour ses performances et son dialogue social doit aujourd’hui repositionner son modèle.

Dieselgate : suppressions d'emploi

On l’a appris fin novembre. Volkswagen restructure : 30 000 postes supprimés sur 215 000 salariés dans le monde, essentiellement des départs à la retraite anticipée et le gros des suppressions est en Allemagne. Volkswagen paie le prix du Dieselgate, mais pas seulement. Salaires trop élevés, trop de modèles, trop de marques, investissements trop lourds qui pèsent sur la seule marque Volkswagen. L'enseigne a perdu plus de 13% de part de marché aux Etats-Unis, elle est aussi en perte de vitesse au Brésil et en Argentine où elle est présente depuis un demi-siècle, et elle perd du terrain en Europe. Volkswagen, qui pèse plus de la moitié du groupe aux 12 marques, n’est plus assez rentable, avec des coûts de production supérieurs à Renault ou Peugeot. Elle veut faire des économies à hauteur de près de quatre milliards par an d’ici à 2020. Les années à l’aise sont derrière elle.

Reprendre sa place de numéro 1 mondial

En Europe, dans un marché en pleine reprise, en progression de 6% cette année, sur les 13 500 000 véhicules neuves vendues, plus de trois sortent des usines du groupe VAG. C’est plus que Renault et PSA réunis. La firme de Wolfsburg, avec des ventes en hausse de 3%, est en passe de repasser devant Toyota et de reprendre son titre de numéro un mondial. Le groupe Volkswagen est  aussi, en décembre, la deuxième plus forte progression des valeurs du marché boursier dans le secteur. Et ce malgré ses douze marques, qui n’apportent pas toute la rentabilité espérée, et la marque mère qui tire les résultats vers le bas.

Le groupe prépare son avenir et veut miser sur l’électrique avec la commercialisation de 30 véhicules d’ici à 2025, autant dire demain. Et pour ça, VW a besoin de se serrer un peu la ceinture et de digérer l’addition. Mais pas uniquement. La Commission européenne veut mettre dès septembre prochain des filtres à particules sur certaines voitures à essence. Pas question, cette fois-ci, de réécrire le roman du tricheur, le prix à payer serait insupportable. 


Avec les conséquences multiples du dieselgate... par franceinfo

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