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Le décryptage éco : comment expliquer l'entrée en fanfare de Spotify à la bourse de New York ?

Fanny Guinochet est revenue, mardi dans "Le décryptage éco", sur le succès impressionnant de l'entrée à Wall Street du numéro un mondial de la musique en streaming qui en fait la troisième plus grosse introduction dans le secteur technologique.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des traders lors de l'introduction en bourse de Spotify, à New York, le 3 avril 2018. (BRYAN R. SMITH / AFP)

Le succès est impressionnant. Pour sa première journée à Wall Street, Spotify a été valorisé à presque 30 milliards de dollars. Cette entrée en fanfare à la Bourse de New York du numéro un mondial de la musique en streaming en fait la troisième plus grosse introduction dans le secteur technologique, derrière le Chinois Alibaba et Facebook.

Un contexte particulier

Cette réussite est d'autant plus renversante que la société née en 2006 dans la banlieue de Stockolm, en Suède, n'a jamais gagné d'argent malgré ses 71 millions d'abonnés et ses 159 millions d'utilisateurs actifs. De plus, cette entrée à la Bourse de New York s'est faite dans un contexte particulier, avec des valeurs technologiques qui dévissent ces derniers temps à Wall Street.

Spotify a choisi la "cotation directe", un procédé atypique. D’habitude, quand elles font une entrée en Bourse, les entreprises s'entourent de banques qui travaillent sur un prix d'introduction et font la tournée des investisseurs. Bref, elles font tout pour soutenir le titre à ses débuts. Là, Spotify a limité les intermédiaires et n’a pas fixé de prix de référence en amont. Du coup, elle a aussi beaucoup réduit les coûts. Sans les banquiers à rémunérer, son introduction a couté moitié moins qu’une entrée classique.

Comment expliquer un tel succès ?

D’abord, Spotify est sur un secteur en plein boom. L'écoute musicale en ligne fait que vous pouvez, après avoir téléchargé une application sur tablette ou smartphone et payer un abonnement, écouter en illimité toutes les chansons que vous souhaitez. C'est comme si vous aviez une bibliothèque musicale géante dans la poche.

Même si Spotify ne gagne pas d’argent, le groupe européen a réussi à gagner une confortable avance sur ses concurrents, la plupart américains, Apple Music, le numéro deux, ou encore Google Music, et le petit Français Deezer.

Mais est-ce que ce modèle économique est tenable ?

C’est la question, même si beaucoup lui reprochent de reverser trop peu aux artistes. Le modèle financier de Spotify est très dépendant des majors comme Universal, Warner et Sony Music, qui lui imposent des commissions. En même temps, comme Spotify à une large base d’utilisateurs, il a pu renégocier l’an dernier, des accords. Cela lui permet de prévoir ses coûts pour les prochaines années.

Reste que ses concurrents, les Gafa n’ont peut-être pas dit leur dernier mot. C’est bien pour atteindre une taille critique, que Spotify s’est d’ailleurs allié en décembre dernier au géant de la tech chinois, Tencent. Spotify table sur presque 100 millions d’utilisateurs payants en fin d’année.

Le chiffre du jour

85% des diplômés de niveau bac+5 et plus ont trouvé un emploi un an après avoir obtenu leur diplôme en 2016. Et, 62% ont été embauchés en CDI (contre 55% auparavant). Les chiffres sont donnés par l’APEC, l’association pour l’emploi des cadres.

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