Le décryptage éco. Cours du pétrole : ne pas céder à l’affolement
Mardi, Patrick Pouyanné le patron de Total a parlé d’une hausse d'1,5 centime sur le litre d’essence. Au maximum, cinq centimes. Lundi, on évoquait plutôt une flambée des prix. Est-ce à dire que la pression est retombée ? Le décryptage de Fanny Guinochet ("L 'Opinion").
Le patron de Total, Patrick Pouyanné, a parlé d’une hausse d'1,5 centime sur le litre d’essence. Au maximum, cinq centimes, mardi 17 septembre. La veille, on évoquait plutôt une flambée des prix. C’était l’affolement à cause du séisme après les attaques de ce week-end d’installations pétrolières en Arabie saoudite par des drones. Le baril de pétrole avait pris plus de 14% en 24 heures. Mais mardi le cours du pétrole a fortement baissé, le repli était de 6%, effaçant en partie la flambée des prix de la veille.
Pourquoi un tel retournement ? Tout simplement parce que des informations ont circulé hier selon lesquelles la production saoudienne pourrait reprendre plus vite que prévu, que les sites attaqués pourraient être remis en service rapidement. L’Arabie saoudite a fait savoir qu’elle retrouverait sa capacité de production d’ici la fin du mois. Du coup, la perspective de plus d’offre de pétrole disponible sur les marchés a détendu les investisseurs. La tendance est donc à l’apaisement côté prix. D’ailleurs, aux députés qui l’auditionnaient hier à l’Assemblée nationale, Patrick Pouyanné a dit qu’en gros, une hausse de 10% du prix du baril pourrait entraîner au maximum une hausse de cinq centimes, ce qui est loin de ce que l’on a connu en début d’année. Les prix du litre d’essence avaient augmenté de plus de 20% en quelques mois. Ça n’empêche qu’il faut rester extrêmement prudent !
Une situation loin d’être stabilisée
De nombreux experts appellent à la vigilance, en effet. Le PDG du groupe Total a d’ailleurs été dans ce sens, confiant sa crainte d’une escalade au Moyen-Orient : "Nous n'avons jamais vu dans l'histoire du Moyen-Orient une telle attaque entre pays du Golfe." Le dirigeant serait surpris que "ça s'arrête là."
Mais le risque d’un choc pétrolier n'a pas totalement disparu. En tout cas, ce qui s’est passé ces derniers jours montre combien nos économies restent hyper dépendantes du pétrole. Jusqu’à ce week-end, on sous estimait le risque de conflits au Moyen-Orient. Dans un contexte international déjà très tendu, entre le Brexit, mais aussi la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis ces incertitudes autour du baril sont un nuage supplémentaire sur la croissance mondiale, qui pourrait bien nourrir une possible récession.
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