Le décryptage éco. Covid-19 : baisse de la production mondiale de plastique
C’est un effet de la crise sanitaire : la production de plastique a diminué dans le monde pendant la pandémie. Et ça n’arrive pas souvent.
Ce n’est que la troisième fois en 50 ans que la production de plastique baisse dans le monde, d'après PlasticEurope, l’association des producteurs de plastiques. La première fois, c’était lors du choc pétrolier de 1973. La deuxième, au moment de la crise financière des subprimes de 2008. Et donc en 2020 à cause de l'épidémie de coronavirus. En 2020, la production globale a baissé légèrement de 0,3% pour atteindre 367 millions de tonnes dans le monde.
Ce repli est moins important qu’en 2008. Si l’activité industrielle a tourné au ralenti pendant les confinements, notamment dans les secteurs qui consomment le plus de plastique : l’automobile, le bâtiment, la construction. On a aussi continué à l’utiliser pour les emballages de livraisons, qui ont connu un vrai boom pendant cette crise. Le plastique est aussi très présent dans l’industrie médicale.
Reste que selon l’association, le recul de la production de plastique a été bien marqué en Europe avec -5 % l’an dernier. La baisse est même encore plus forte en France puisqu'elle est en chute de 11%.
En Chine la production est restée en hausse
Malgré la pandémie et les confinements, la production chinoise, le plus gros producteur de plastique, a continué à augmenter. Il faut dire que l’activité est vite repartie. Ce n’est pas une très bonne nouvelle pour la planète parce que ce pays fabrique à lui seul un tiers du plastique mondial. L'Europe en produit 15%, soit deux fois moins.
Et avec la reprise, la production de plastique repart. La demande est tellement forte qu’il y a des retards de livraison, voire des pénuries sur certains plastiques. Par exemple, pour la fabrication de câbles et pour la fibre, les commandes ont du mal à être honorées. Bilan : les chantiers ralentissent et les prix augmentent. A tel point que les opérateurs télécoms envisagent de répercuter ces augmentations sur les entreprises et les particuliers. Ces pénuries – comme celles que l’on constate dans les semi-conducteurs, ou dans le bois - sont un frein à la reprise de l’économie mondiale.
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