Le décryptage éco. Covid-19 : le gouvernement veut accélérer la vaccination en entreprise
Pour accélérer la vaccination, le gouvernement veut impliquer les médecins du travail. Ils vont avoir plus de doses à leur disposition. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Jusqu'à présent, les services de santé au travail manquaient de vaccins, étaient rationnés, et devaient aller se fournir en pharmacie. Ce ne sera plus le cas, ils auront un circuit direct pour recevoir, ce mois-ci, 100 000 doses de vaccins AstraZeneca. Autre nouveauté, ils pourront aussi avoir des vaccins Pfizer et Moderna, à condition d’être équipés des réfrigérateurs adéquats.
C’est l’engagement pris par la ministre du Travail Elisabeth Borne, qui veut intensifier la campagne de vaccination en entreprise. Selon elle, près de 5 millions de salariés sont susceptibles d’être concernés. Sachant qu’aujourd’hui, en entreprises, à peine plus de 60 000 vaccinations ont été réalisées au sein des services de santé au travail.
La médecine du travail sous-utilisée
La ministre répond aussi à une demande du Medef et de la CFDT. Lundi 3 mai, au cours d’une conférence de presse commune, Geoffroy Roux de Bézieux , le patron des patrons, et Laurent Berger, le leader du syndicat réformiste, ont fait part de leur agacement : les services de médecine du travail sont sous-utilisés dans la vaccination anti-covid. Une grave erreur alors que, chaque année, ils démontrent leur efficacité pour vacciner les salariés contre la grippe.
Selon une étude réalisée auprès des adhérents CFDT, 84% des salariés sont prêts à recevoir le vaccin sur leur lieu de travail. Il faut dire que c’est simple, l’employeur ne peut pas s’opposer à votre absence, vous pouvez vous faire vacciner sur vos heures de travail et évidemment, cela reste soumis au secret médical.
Toutes les entreprises vont pouvoir vacciner
Les plus grandes entreprises vont pouvoir vacciner car elles sont mieux équipées, elles ont souvent des services de médecine de travail intégrés : Total et Safran par exemple se sont déjà portées volontaires pour la vaccination anti-Covid. Les plus petites, elles, ont recours à des centres de médecine du travail externalisés qui rassemblent plusieurs sociétés. Reste qu’avec l’arrivée des doses de vaccins, il devrait y avoir une accélération, un peu partout, promet le ministère.
Petite précision : les médecins du travail appliquent, comme ailleurs, les critères définis par le ministère de la Santé, c'est-à-dire vacciner les plus de 55 ans, et les personnes majeures souffrant de comorbidités. Et à partir du 15 mai, ceux qui ont plus de 50 ans, sans problème de santé.
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