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Le décryptage éco. Crédits immobiliers : vers des conditions d'accès plus restrictives

Le ministère de l'Economie demande aux banques de durcir l'accès aux crédits immobiliers. Le décryptage éco de Fanny Guinochet ( "L'Express").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le ministère de l’Economie demande aux banques de ne plus accorder des prêts trop longs et de ne plus accepter des taux d’endettement trop importants. (RICHARD VILLALON / MAXPPP)

L’accès au crédit immobilier va se durcir pour les emprunteurs. Le ministère de l’Economie a mis la pression aux banques. Il leur demande de ne plus accorder des prêts qui dépassent les 25 ans et de ne plus accepter des taux d’endettement supérieurs à un tiers des revenus de l’emprunteur, soit 33% exactement.

La raison est simple : si vous vous endettez trop, vous risquez d’être pris à la gorge et de ne pas pouvoir rembourser. Le gouvernement veut également éviter une bulle. Dans un contexte global de taux d'intérêts très bas, de flambée immobilière avec une explosion du nombre de crédits (258 milliards d'euros de prêts immobiliers rien que l'année dernière), trop de crédits sans garanties suffisantes, cela pourrait déstabiliser le marché.

Des profils plus pénalisés que d'autres

Jusqu'à 150 000 acheteurs potentiels n'auront plus accès aux prêts. C'est le calcul établi par l’observatoire des crédits aux ménages. Par rapport au million de personnes qui ont acheté un logement, dans l’ancien ou le neuf, l’année dernière, ça fait un peu plus de 10%. Les plus lésés vont être les primo-accédants, notamment les jeunes qui ont des petits salaires : pour eux, le couperet à 33% d’endettement frappe très bas.

Les acquéreurs qui font construire ou achètent un logement neuf vont aussi être pénalisés puisque pour eux, la durée du chantier rallonge celle du prêt : la limite des 25 ans va les freiner Enfin, les investisseurs déjà endettés vont aussi y perdre. Et dans les investisseurs, il y a pas mal de particuliers, pas forcément très riches, qui achètent un bien pour le louer en vue de leur retraite.  

Les banques mauvaises élèves risquent des sanctions

Ce n’est pas la première fois que le ministère de l’Economie fait ce type de préconisations. Mais cette fois-ci, il y a des sanctions à la clef. Les banques qui ne suivraient pas les consignes risquent des pénalités financières. Autant dire que les clients doivent s’attendre à des refus de prêts. Selon les courtiers, cela a d’ailleurs déjà commencé depuis le début de l’année. Et les banques demandent plus d’apport, le montant moyen a déjà augmenté de plus de 10% en un mois à peine. On constate également déjà que les prêts octroyés sont moins longs qu’avant. Par rapport à décembre dernier, on a déjà perdu cinq mois.

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